#LiaEnScandinavie, chapitre 15 : 23/08/2015 – « Non mais c’est cher. »
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Le réveil sonne à 9h, et on s’octroie une grasse matinée qui fait beaucoup de bien. Nous devons libérer la chambre à 11h : nous ne la rendrons pas plus tôt !
Vers 10h, des petits « poui » inquiets me tirent du pays des rêves. C’est le Poui qui, au cours d’une exploration, est tombé sur mon pied, déballé à mon premier réveil.
« Mais qu’as-tu faiiiiit, pouiiiiii ? »
Bon, plus sérieusement, il est grand temps de se lever, prendre une douche, et plier bagages.
Après un rush à la douche (un peu compliqué car il s’avère que nous sommes trois à vouloir prendre une douche en même temps), c’est l’heure du petit déjeuner !
Nous finissons nos restes et ce n’est pas plus mal : je ne veux officiellement plus jamais voir de pain suédois de ma vie.
Le miel a vécu : 7 jours de bons et loyaux services, et voilà notre meilleur compagnon de voyage officiellement fini.
Elle est moins pleine qu’hier mais ça fait quand même plaisir d’avoir une chouette table de petit déjeuner.
Nous finissons de manger puis récupérons nos affaires : il est temps de rendre les clefs. Le réceptionniste est à peu près aussi aimable qu’hier, mais nous n’avons de toute façon plus grand chose à faire avec lui. Maintenant, nous avons rendez-vous avec le fameux Chapman Boat, la plus célèbre des auberges de jeunesse de Stockholm, qui se trouve sur l’île d’en face.
Il fait beau, la marche s’annonce agréable… Jusqu’au moment où nous réalisons que les barrières qu’ils installaient dans notre rue la veille n’étaient pas juste là pour décorer.
Car il fallait bien sûr qu’on soit à Stockholm pendant le triathlon.
Gamla Stan est paralysée, nous sommes coincées d’un côté de l’île, et impossible de faire le tour ou traverser. Après avoir longuement marché, nous finissons par trouver des organisateurs qui nous expliquent comment traverser. Nous nous retrouvons donc à attendre d’un côté de la route à un endroit où les barrières sont écartées. Au signal d’un Monsieur-Gilet-Jaune, nous traversons la route en vitesse entre deux participants en train de courir.
Ce petit moment épique nous pousse à faire des détours et prendre des raccourcis que nous n’envisagions pas forcément : l’occasion de découvrir des coins de Gamla Stan que nous avons pu rater.
1000 points au Scrabble au moins. Le Suédois, cette langue formidable.
La place Stortorget, emblématique de Gamla Stan. Oui, on, était totalement passées à côté.
Une statue fort badass de St Georges et son dragon.
Enfin, nous arrivons à quitter l’île et pouvons avancer en direction de l’endroit où nous dormirons cette nuit.
Pas à dire, de loin, ça en jette déjà bien.
C’est aussi l’occasion de profiter à nouveau du port (et des bonnes odeurs de ses restaurants)…
Lorsque nous arrivons, c’est le coup de foudre. Bon, nous ne pourrons pas dormir dans le bateau, il n’y avait plus de place ; mais la maison du XIXème qui nous accueillera, juste en face, semble très bien aussi ! Il est un peu trop tôt pour le check-in, mais nous pouvons au moins déposer nos affaires avant de retourner vadrouiller.
Hier, Sarah nous a conseillé le Musée d’histoire, où une exposition sur les vikings a lieu en ce moment, il semblerait. Nous décidons donc de nous y rendre pour jeter un œil.
Nous avons sans doute dû mal nous y prendre, car nous trouvons le musée, mais pas l’exposition dont elle parlait. Il y a bien quelques animations, mais rien à voir avec un marché viking qu’elle décrivait. C’est un peu la déception. Nous faisons toutefois une halte car, sur la route, je me suis fait piquer par une guêpe, et c’est tout sauf agréable… Heureusement, ma femme est une vraie trousse à pharmacie sur pattes et elle me sort pommade et granules pour calmer la réaction.
Reconnaissons qu’il y a plus classe qu’entrer dans un musée pour squatter les toilettes et les vestiaires, mais voilà que ma femme prononce ce qui sera le leitmotiv de la journée pour elle : « Non mais c’est cher ».
Car oui, tout est cher à Stockholm, surtout les musées. (Et les draps.)
Alors on ne visite pas les expos du musée, mais on fait quand même un petit tour.
En vrai, on a quand même pu voir quelques trucs, dont ce lion à l’air…mh. Bon, les Suédois ne devaient pas beaucoup voir des lions, n’est-ce pas ?
Après avoir beaucoup hésité devant la cafétéria du musée (car il est déjà l’heure de manger, mine de rien, nous avons un peu vadrouillé), un nouveau « Non mais c’est cher » commun et nous finissons par rebrousser chemin. Il n’est pas encore l’heure de retourner à l’hôtel, le check-in ne pourra être fait avant 15h, alors nous décidons d’aller faire un tour à Djurgården.
Sur la route, nous tombons en pâmoison devant la porte de cette église.
Nous retraversons donc un pont, et nous voilà sur la fameuse île-parc. Le lieu est calme, plaisant, mais au fond, pas très dépaysant : j’ai l’impression de me promener à la Tête d’Or ! Comme les images parlent mieux que les mots pour ce genre de choses, je laisse la parole aux photos.
Reconnaissons que l’entrée est classe.
Les corbeaux scandinaves m’interpellent. Ils ne sont pas noirs ?
Petite vue d’un bout de port. Une fois de plus, soleil de plomb. On ne se plaint pas.
Le Poui, la vie sauvage. Il fait le fier…
Les gens étaient libres d’entrer dans ce champs de fleurs et d’en cueillir. On aime le principe, mais sans cueillir les fleurs : il faudrait les laisser sécher à l’hôtel, ce serait dommage.
Hime est entrée dans un cercle de fées ! Mais elle ne craint rien, c’est une princesse.
L’île abrite un musée en plein air et un zoo. Le musée regroupe une armée de petites maisons traditionnelles fort agréables à l’œil…
…et à côté, des restaurants de luxe. Il commence à faire faim mais là, clairement, ce n’est pas notre standing.
Et là, on a fini par réaliser qu’on était perdues, et ça commençait à me casser les petons.
A force de cuir sous un soleil peut-être un peu trop enthousiaste, toujours malades l’une comme l’autre et donc plus facilement fatigables, à ne plus savoir où nous sommes et avec la faim qui commence à pointer, la lassitude prend le pas sur la joie de découvrir le lieu. Petit à petit, je commence à devenir sacrément ronchon, surtout que je suis stressée pour mon départ à Helsinki demain.
Finalement, après quelques temps de ronchonnage made-in Lia, nous finissons par abdiquer face aux prix et trouver un endroit où manger. C’est un fast food mi-américain mi-asiatique. Tout un concept !
Cela fait quelques jours que j’ai envie d’un curry, alors la joie est grande d’en trouver un à la carte. Je prends la peine de tenter de prononcer le nom (dans une langue qui pourrait s’apparenter à du vietnamien) : la personne qui nous sert rit, salue l’effort, puis se tourne en cuisine et demande un numéro 51.
Je ne pense jamais aux numéros… Heureusement, le service est à nouveau assez sympa, et même si l’endroit est hyper-bruyant (sans doute à cause de la proximité avec le parc d’attraction Gröna Lund), c’est chouette de pouvoir s’asseoir et manger.
Et puis la mascotte du resto est rigolote.
Une fois le ravitaillement terminé, je me sens un peu moins ronchon et plus incline à repartir, même si la fatigue n’a pas totalement disparu. Il est temps pour nous de jeter un oeil au long de l’île, où de nombreux musées sont parsemés ici et là. Attention, ribambelle de photos à nouveau !
Tout d’abord, un coup d’oeil aux tarifs de Gröna Lund, assez corrects en fait.
J’ai trouvé un pied dans un jardin. Logique.
Le musée Abba. Très, TRES cher.
Junibacken, mon coup de foudre : un musée pour les enfants. Je perds vingt ans d’un coup.
Avec des vraies petites tables mignonnes à l’extérieur !
Je trépigne devant le musée pendant dix minutes tellement il me taraude. J’aimerais vraiment pouvoir accéder au moins à la boutique, mais rien à faire : tout est fermé si on n’a pas de ticket… La bourse ne suivant plus, je me contente de me promettre de venir le voir la prochaine fois. Car il y aura une prochaine fois, bien sûr : ce n’est pas négociable. Je veux visiter la salle des Moomins et la villa Drôlederepos qu’ils ont reconstruite dans le musée.
Et serrer la pince à Fifi Brindacier, aussi ! Je recommence à trépigner. « Non, c’est trop cher. » (A ce stade de la journée, c’est devenu un gag récurrent et bien vite, tout devient trop cher à Stockholm, même appuyer sur le bouton qui fait « bip » pour dire qu’on veut traverser la route.)
Enfin, une fois mes caprices terminés, il est l’heure d’aller récupérer notre chambre.
La réception de cette auberge de jeunesse et celle de la précédente, c’est le jour et la nuit. Ici, accueil souriant, le brave homme fait même des blagues. Bon, on ne rigole pas trop de devoir payer une adhésion supplémentaire à Hostelling International pour pouvoir rester, mais je me dis que c’est le genre de chose qui peut être utile, au fond, si je continue à voyager.
Nous récupérons donc les clefs de notre chambre, mettons nos affaires dedans, et prenons une petite heure pour profiter du WiFi et faire quelques recherches. La première recherche nous apprend que tous les Ikea sont, comme en France en fait, hyper éloignés du centre ville. On dirait bien qu’on devra se passer du tour à Ikea qu’on escomptait faire avant même de mettre les pieds en Suède… Bah, tant pis : nous aurons réussi l’exploit de rester dix jours en Suède sans jamais entrer dans un Ikea : échec touristique !
La deuxième recherche concerne les ICA. Nous aimerions en effet bien trouver de quoi grignoter ce soir. Nous en trouvons un vers la gare : parfait, on connaît le coin et ce n’est pas si loin. En route !
Une petite vue du tram de Stockholm. Il est TOUT NEUF (au moins).
Depuis que j’ai lu le bouquin d’Amanda Palmer (LISEZ LE), je ne peux pas m’empêcher de donner au moins un petit quelque chose aux statues vivantes. Mais celle-là n’est pas très au point… Elle me regarde, sans s’animer. Je suis un peu triste et déçue.
Cette statue, une vraie cette fois-ci, nous interpelle. J’aimerais connaître son histoire, mais je n’ai pour le moment rien trouvé.
Stockholm, ville d’artistes. Les deux étaient en train d’écrire une chanson au bord de l’eau. Plutôt bucolique !
Si le ICA semblait très simple à trouver sur internet, il l’est beaucoup moins en vrai. Nous sommes à la gare, tournons un peu, mais rien de rien. Au bout d’un moment je percute qu’il était indiqué au T-Centralen, le nom de l’arrêt de métro. Se pourrait-il qu’il soit dans le métro ?
Nous entrons dans une bouche de métro et demandons donc à l’homme au guichet qui s’avère ne pas très bien parler anglais, mais nous indique tout de même qu’il faut que nous prenions l’entrée principale du métro. Allons bon, il y a une entrée principale ? On l’a ratée…
Nous revenons sur nos pas et, effectivement, nous l’avons joliment ratée, cette entrée qui était sous nos yeux. Nous descendons donc, arpentons les couloirs, arrivons dans la gare, point de ICA. En fait, c’est parce qu’il ne s’agit pas d’un ICA, mais d’un Coop : la même chose, à vrai dire.
Nous passons un peu de temps dans les rayons à ne pas savoir quoi prendre, et finissons par opter pour le plus simple : n’importe quoi. Nous achetons donc des saucisses sèches (qui s’avéreront à l’ail), du concentré de jus de citron/citron vert, des cinnamon rolls (devenus indispensables dans le voyage)…
Et puis des chips en forme de pâtes…
Et des bonbons qui n’auraient jamais pu être commercialisés en France (j’ai pris quatre paquets différents, pour goûter. Dont des bonbons au fameux réglisses salés : indispensable pour faire goûter aux gens à mon retour !)
Après la virée magasin, nous optons pour une soirée tranquille à l’hôtel. Nous en avons plein les baskets et, reconnaissons-le, la fatigue ne nous rend pas de très bonne compagnie. Nous n’avons pas fait grand chose aujourd’hui, mais c’est comme si nous avions participé au triathlon… Le cumul maladie/épuisement/angoisse du départ, sans doute. Avoir un dernier soir « pas prise de tête » est sans doute notre meilleure option.
Ca fait du bien d’être sur un lit, quand même.
Nous passons donc à nouveau la soirée à discuter en grignotant des bêtises, à lire pour Hime et écrire pour moi. Hime a son avion à 7h et doit donc prendre une navette à 5h, le mien est à 13h, donc je rendrai les clefs de la chambre demain.
Nous décidons de nous coucher pas trop tard, et à 22h30, c’est l’extinction des feux. Soudain, Hime réalise : 7h, c’est son heure d’arrivée. Coup de théâtre et branle-bas de combat, connexion WiFi en marche, nous vérifions les horaires des navettes. Il y en a une à 4h, Hime doit donc partir à 3h15. Notre nuit se trouve sacrément raccourcie.
Finalement, je m’endors en toussant, un peu stressée par le départ. Pas très reposant, ce dernier jour à Stockholm…
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