Ode à Sabaton

Je n’ai encore jamais dédié un article complet à une seule oeuvre/un seul artiste, si ?
(A part si on compte l‘article que j’ai fait pour présenter ma nouvelle illustration de menu… mais pas sûre que ce soit dans la même catégorie que l’article que je m’apprête à rédiger.)

Quand j’ai ouvert ce blog, je me suis dit que j’en profiterais pour faire des articles courts, de temps en temps, pour parler de mes coups de cœur. C’est à ça que devait servir la catégorie « coups de cœur culturels » (qui n’a pour le moment guère servi, sauf pour les TFGA).
Finalement, les articles se sont transformés pour beaucoup en coups de gueule, et se sont allongés. Je vais donc essayer de revenir aujourd’hui au but premier du blog, même si on s’en est bien éloigné, et vous parler d’un sujet qui a largement dépassé le coup de cœur chez moi.

Sabaton. (Et le Sabaton Open Air, accessoirement.)

Si ça fait quelque temps que vous me suivez, vous avez déjà forcément entendu parler de tout ça : après tout, c’était une des motivations premières de #LiaEnScandinavie, aller voir le Sabaton Open Air. J’ai un lien tout particulier avec ce groupe, maintenant, et des souvenirs liés qui sont tous plus marquants les uns que les autres.

Mais avant de partir dans le personnel, un petit point sur Sabaton. Donc : Sabaton, c’est quoi ?

Une vidéo valant mieux que de longs pavés, voilà : Sabaton, c’est ça.

Deux guitaristes, un bassiste, un chanteur, un batteur. La composition du groupe a changé depuis sa formation, bien sûr, mais l’essentiel est là. (Et en plus, un des guitaristes est plutôt très graphiquement optimisé…mais là c’est mon côté groupie qui parle.)

Du power metal hyper efficace, des mélodies entêtantes qu’on peut chantonner encore trois semaines après les avoir entendues. De l’énergie pure en portées musicales avec un groupe qui arrive à déplacer les foules. Ca se chante à tue-tête, ça se danse. Chaque concert est une fête, et avec le charisme fou de leur chanteur (et le capital sympathie +++ des autres membres), c’est aussi un show hyper bien rôdé, dans lequel non seulement on entend de la bonne musique, mais en plus on rit et on s’éclate. (A ce jour, Sabaton demeure le seul groupe que j’aie vu sur scène à faire des « setlists dont vous êtes le héros », ou échanger des fringues avec le public, public qui ne les laisse pas prendre la parole d’ailleurs).
Le seul truc qui me dérangeait, chez eux, c’était leur thème. Le thème persistant de la guerre, c’était un peu un malaise pour moi, surtout que bon, ils sont bien gentils ces Suédois, mais concrètement, les dernières grandes guerres, on les a pas sentis trop concernés (en tout cas pas dans nos livres d’histoire à nous.)

Et puis finalement, c’est un thème comme un autre… qui plus est un thème qui donne des chansons souvent associées à des histoires passionnantes.
Franchement, Sabaton est le seul groupe que je connaisse qui ait fait son propre site de paroles officielles, sur lequel sont également expliqués les faits auxquels les chansons font référence. Et ça s’appelle Sabaton History Channel, rien que ça. Accessoirement, ils ont aussi fait la soundtrack de Europa Universalis IV : bref, ils ont choisi leur sujet en connaissance de cause et pour le coup, un thème pareil, ils ne sont pas près de tomber à cours d’inspiration.
Et en plus ça aide à apprendre ses dates pour le bac d’histoire, alors : que du bon.

Sabaton, je les ai découverts en 2009, à Lyon, en première partie d’Hammerfall. Concert de folie, ce jour-là, et en plus j’étais très bien accompagnée.
Pas de chance : le public lyonnais (en tout cas à l’époque, je ne sais pas maintenant) est souvent odieux avec les premières parties. Si quelques fans semblent s’être déplacés pour Sabaton, beaucoup semblent là pour Hammerfall et uniquement Hammerfall. Vous savez, ce genre de public qui ne bougera pas le petit doigt si ce n’est pas son groupe ?
Mais public réticent ou pas, en tout cas la sauce a pris pour nous (mes deux cousins, une de mes meilleures amies et moi) et nous avons franchement remué au premier rang, tant et si bien que le groupe nous avait repéré et nous lançait mediator sur mediator… (qu’on a fini par tous rater.)
Premier live de Sabaton, première claque, ils avaient gagné des fans. Nous avons scandé tout le concert « Sabaston, sabaston ! », parce que ça leur allait tellement bien…

Ils ne sont pas repassés pendant un moment, et puis finalement, après un énorme changement de lineup, ils ont reparu en tête d’affiche cette fois-ci, en 2012. Ce concert aussi m’a marqué : premier rang toujours, le public qui ne laissait pas Joakim, le chanteur, parler, les gens qui chantaient et dansaient, les blagues stupides, le tonus du groupe. Le batteur qui jette son tee-shirt sur l’amie qui m’avait offert ma place de concert, aussi, parce qu’elle mimait la groupie et que lui a joué le jeu. SI je me rappelle bien, c’est aussi mon premier concert avec Geitz (à qui je dois un peu #LiaEnScandinavie, rappelez-vous. Je sais, il faut suivre !)
Mon amour pour Sabaton était confirmé.

2013 et le Wacken Open Air, dont la vidéo ci-dessus est tirée. Plus de suprise : l’humour est là, la proximité avec le public aussi, l’énergie toujours au rendez-vous, les chansons toujours efficaces.

En 2014, Sabaton sort son nouvel album, Heroes, dont le clip du premier single m’interpelle par son thème. J’ai déjà travaillé sur le syndrome de stress post-traumatique et je trouve vraiment intéressant de leur part de faire de cette chanson et de ce clip le porte-parole d’une des réalités oubliées de la guerre.

 

 

Et puis après, en 2014, il m’arrive plein de trucs que je vous ai déjà racontés, je découvre ce que PTSD veut dire concrètement, et Sabaton repasse à Lyon. Quatrième concert de Sabaton, et rien n’y fait : c’est toujours aussi top, ils sont toujours aussi bons sur scène, et en plus, ils sont aussi humains qu’ils en ont l’air. Ils le confirment en 2015, quand je les vois dans leur ville natale, Falun, au Sabaton Open Air.

Sabaton, c’est quand même :
– un groupe qui écorche le latin (ça pourrait sembler impardonnable pour moi…), mais constitué de passionnés d’Histoire qui font des recherches historiques avant chaque album ;
– un groupe qui écoute les Histoires de ses fans et en font des chansons (Coat of Arms a été écrit essentiellement comme ça) ;
– un groupe dont le chanteur a offert ses lunettes à un gamin du premier rang qui fêtait ses douze ans le jour du concert, avant de faire chanter « Joyeux anniversaire » à toute la salle, puis de lui faire choisir la chanson qu’il veut ;
– un groupe qui reste près de ses roadies et les motive (voire les invite à bouffer)(et leur offre des trucs débiles) ;
– un chanteur qui a un jour perdu un pari et décrété qu’il traverserait la Norvège à pied pour aller à un festival. Et qui a failli le faire (il ne lui restait plus grand chose quand il a fini par abandonner pour sa santé) ;
– un groupe qui fait des tour vlogs en permanence (même quand ils ne font pas de tour) (génies de la com, les mecs) ;
– un groupe qui valorise tellement sa ville qu’il participe à plein de petits événements, va faire des cours de musique dans les écoles, tout en alternant avec des scènes énormes ;
– des mecs qui ont réussi à tous garder une vie personnelle stable (dans le milieu c’est pas toujours simple, bravo les gars) ;
– que de la gueule sur scène, mais ils assument et y vont jusqu’au bout (au point de faire des pompes sur scène. Pourquoi ? Juste parce que) ;
– un groupe qui prend les gens paumés dans leurs bras spontanément…

Bien sûr, beaucoup de ça peut être très superficiel. Je ne sais pas à quel point ils sont vraiment bien au quotidien. Mais dans leur relation avec leurs fans et avec leurs collègues, ils sont fantastiques.

Ce qui me conduit enfin à parler du fameux coup de cœur.

J’ai adoré le Sabaton Open Air. L’atmosphère chaleureuse et familiale d’un festival à taille humaine, le fait de connaître tout le monde au moins de vue en trois jours, les scènes pas forcément énormes mais avec des shows de qualité, le cadre camping… Du coup, j’ai eu envie de garder une trace et d’acheter le DVD Heroes on Tour, qui devait contenir ce fameux concert en plus de celui au Wacken Open Air (un concert « gros public », un concert « familial ». On verra plus loin que Sabaton ne déconne pas avec la famille).
Et quand on aime on ne compte pas, j’ai donc précommandé la version earbook dès son annonce de sortie.

Je ne regrette rien.

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Deux blu-ray que je garde sous le coude pour quand j’aurai un lecteur ; deux DVD ; un CD audio ; un poster de bonne qualité ; et surtout un magnifique bouquin plein de photos de live. Je suis sans doute trop matérialiste, mais c’est vraiment un bel objet que je suis contente d’avoir dans ma bibliothèque.
Et au-delà de l’objet même, c’est une véritable collection de souvenirs, cet enregistrement : revoir le concert de Falun, c’est retrouver les visages des gens au premier rang, ceux avec qui j’ai passé une journée complète, et ces visages dans la foule de ceux qui étaient mes voisins de tente, avec qui j’ai partagé une bière ou chanté ou discuté : le Loulou, mon hôte de couchsurfing A. en train d’installer la scène, les Finlandais, les vigiles, le Polish Panzer Battalion… C’est un peu comme un de ces albums photos de colonies de vacances, qu’on fait pour se rappeler des gens chouettes avec qui on ne discutera sans doute plus jamais, ou en tout cas jusqu’à la prochaine colo. En plus, le concert est bien fichu : ils ont décidé de suivre un ordre chronologique dans leurs chansons, entrecoupées d’anecdotes sur le parcours du groupe : une vraie rétrospective

, quoi.

Mais ce qui est vraiment chouette, en plus de tous ces souvenirs, c’est que Sabaton, une fois de plus, fait preuve de sa folie douce.
Le live de Falun est présenté en cinq minutes, avec des artistes invités, des roadies, la vidéo est mignonne. Et soudain, là où on ne s’y attendait pas : la catastrophe.

« Despite having put a man on the moon 50 years ago… we can apparently still not fix a multi track recording. »

Un mois après le concert, le groupe s’est aperçu que leur audio avait été mal enregistré. Il ne leur restait que des pistes mélangées, un gloubiboulga de son dont ils ne pouvaient rien faire, et les enregistrements de mauvaise qualité pris par les caméras. Que faire ? Je suppose qu’ils auraient pu se dire « Tant pis, on a déjà Wacken », mais Falun, c’était important, il fallait sauver la mise.
Alors Sabaton a étudié les possibilités, mis à contribution le génie de Peter Tägtgren (un de ces quatre, je vous parlerai de mon obsession sur Tägtgren, aussi, mais pas tout de suite). Ils ont ensuite extrait ce qu’ils pouvaient de la mauvaise bande son, monté la vidéo qu’ils ont apprise par cœur… puis se sont enfermés dans leur studio et ont refait tout leur set, en une prise, avec des conditions sonores qu’ils ont cherché à recréer aussi proche de la scène.

Autrement dit, les mecs se sont post-playbackés. Et le pire c’est que ça marche.

Ils auraient pu passer ça sous silence, mais ce n’est pas le genre de la maison. Sans se laisser démonter, Sabaton joue la clé de la transparence : dans l’introduction, ils expliquent donc le pourquoi du comment, la mise en place de la solution et proposent de voir l’image non seulement du concert… mais aussi celui de l’enregistrement studio fait pour sauver les meubles. Et franchement, pouvoir voir les deux, c’est hyper intéressant.

Le DVD permet donc facilement de passer d’un angle à un autre : celui du live, avec le public, les décors, les costumes, les feux d’artifice, ou celui du studio, où chacun est en jeans-basket-cheveux gras, affalé sur un sofa, en train de regarder la vidéo pour ce qu’on devine la deux-centième fois, mug de thé sur la table à côté… Et autant les images du live font remonter les souvenirs de l’été dernier, autant celles du studio réveillent une toute autre forme de souvenirs, ceux d’un petit groupe où j’étais claviériste, et qui s’est retrouvé plusieurs fois retrouvé à aménager des studios de fortune pour enregistrer de manière assez cavalière… Le guitariste et le bassiste qui font les ânes, le chanteur qui est sur son téléphone pendant les solos, Quelque part, ça me fait chaud au cœur de m’apercevoir que même en étant au niveau de renommée de Sabaton, on ne se défait pas de ce côté « à l’arrache » (mais pas trop) : ça leur donne une dimension encore plus humaine pour moi. En plus, j’ai l’impression que ça me fait vraiment deux lives en un : celui où j’étais, et celui où je les vois en studio. J’adore.

Alors voilà, mon coup de cœur : Heroes on Tour, qui non seulement correspond à mes attentes, mais en plus les dépasse de manière assez surprenante.

Je vous laisse donc sur un des plus beaux passages du concert, la « chanson émotion ». J’ai pleuré une fois, deux fois… Ça ne rate jamais pour moi.
J’espère que ça vous plaira. Et vraiment, si vous avez l’occasion de voir Sabaton en live un jour, même si vous n’aimez pas le power metal : foncez. C’est un show qui en vaut la peine.
De mon côté, j’affirme mon amour pour ce groupe, leur musique, leur énergie et leurs shows inoubliables ; mais aussi et surtout leur humanité et leur proximité.
Moi, je retournerai sûrement en Suède, pour les huit ans, ou neuf ans, ou dix ans du festival. Et peut-être comme volontaire, cette fois, pour passer de l’autre côté de la barrière.

(Vidéo garantie avec des vrais bouts de Loulou, de vigile gentil, de Lia et de Finlandais dedans.)

(Oui, je sais. J’avais dit que mes articles « coups de cœur » seraient courts…. Mais bon, c’est Sabaton. C’est normal.)

#LiaEnScandinavie, interlude 2 : Le Ray’s Day, ou « un univers facile, étape par étape »

A la transition entre Suède et Finlande, je vous propose un deuxième petit interlude écriture, cette fois-ci consacré au Ray’s Day !
Comme je dois m’éloigner un peu de l’internet cette fin de semaine, j’étalerai donc cet interlude entre aujourd’hui et dimanche. Un Ray’s Day sur 5 jours, c’est pas si mal, non ?

Voilà comment ça va se passer :
Jour 1. Descriptif de la création du monde (ci-dessous)
Jour 2. « Des nouvelles de l’extérieur », première nouvelle longue
Jour 3. « Taillefeu », deuxième nouvelle longue
Jour 4. Première partie des 13 mini-nouvelles envoyées par cartes postales
Jour 5. Deuxième partie des 13 mini nouvelles envoyées par cartes postales

Vous êtes prêts ? C’est parti pour le jour 1, à savoir la genèse de tout ce joli bazar.

Tout d’abord, rappelez-vous : avant de partir, j’ai annoncé que je participerais au Ray’s Day et enverrais une carte postale avec une mini-nouvelle à quiconque me donnait son adresse.

La veille au soir, j’avais une petite dizaine de demandes. Rien d’insurmontable. J’ai commencé à en parler un peu avec Rain, chez qui j’ai squatté avant de prendre mon train par souci de proximité géographique.
Je ne sais plus comment nous en sommes venus à l’histoire de Nathaniel Taillefeu, explorateur poltron, mais l’idée me plaisait beaucoup et lui semblait plus que dubitatif. A ce moment-là, j’ai donc pris le pari de lui raconter l’histoire de Nathaniel Taillefeu en lui envoyant une carte postale à chaque étape où je pourrais (cinq en tout).
J’ai alors commencé à visualiser un explorateur spatial, d’une parce que Rain est très branché exploration spatiale, de deux parce que ça me faisait penser aux Chroniques Martiennes et que c’était très adapté à mon goût. C’est à partir de là que j’ai commencé à évaluer les possibilités de faire toutes mes nouvelles indépendantes les unes des autres, mais dans un même univers, avec une trame spatiale.
Bon, ça impliquait juste de créer un univers complet en moins de dix jours. Ca ne pouvait pas être si difficile, si ?

J’ai cogité la chose, puis me suis attelée à la tâche dès le premier voyage en train. En arrivant à Lille, j’avais déjà une bonne base : un début pour Nathaniel Taillefeu, qui, vu la chaleur ambiante, avait décidé qu’il n’aimait pas le soleil. J’ai brodé à partir de là.

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La première partie de Taillefeu (spoilers!), écrite donc dans le train entre Paris et Lille.

Ensuite, j’ai décidé qu’il allait se passer des trucs, donc j’ai écrit n’importe quoi en vrac. Je fais partie de ces gens qui « jardinent » quand ils écrivent : plein de texte, plein de texte, et après on élague et on fait des ponts entre les morceaux écrits à la base.
Du coup, ça a donné ça.

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Tout commencer, rien finir, ne garder que ce qui est intéressant.

LE truc intéressant, dans ces bouts de texte jetés au hasard, c’est une idée de tour qui deviendra centrale. A la base, j’ai eu l’image de quelqu’un qui regardait les planètes s’éloigner les unes des autres du haut d’une tour qui défiait les lois de la physique. Ensuite, j’ai cherché comment rendre ça plausible. J’ai eu la notion d’ « Ere astrale » dans la tête très rapidement, juste parce que ça sonnait bien.

A partir de là, j’ai fait un plan mettant en scène la Tour à différentes étapes de l’évolution de la vie sur Terre.

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Et ça a donné la page de droite (celle de gauche étant issue de l’étape précédente)

Déjà, j’avais une chronologie, des points de repères, et des événements de fond. Il ne me restait plus qu’à mettre des personnages et des situations plus précises qui découlaient de la trame générale.
Une Tour, elle se décide, elle se construit, elle s’inaugure, elle sert de phare, elle se détruit…

Et puis, dans l’avion, j’ai eu l’idée d’une misanthrope qui se serait fait construire un hôtel particulier dans les airs. « Des nouvelles de l’extérieur » était née. La nouvelle n’a pas pris longtemps à écrire : un vol Paris-Stockholm. C’est alors que je me suis dit que j’allais essayer de faire des personnages qui se recoupaient parfois. J’ai décidé de garder Mina.

Dans le train pour Falun, Nathaniel Taillefeu a ensuite continué son voyage sans que je sache trop bien ce que j’allais en faire ; à Falun, des cartes postales avec des gros tournesols dessus m’ont donné des idées : Iris s’est pointée très rapidement.

J’ai gardé tout ça en tête et en ai parlé régulièrement avec Hime, tout au long du voyage. Le simple fait d’en parler m’a aidée à établir des liens entre tous les personnages, même s’ils n’étaient clairement pas tous de la même époque. La Tour, les Souterrains, l’Exploration… Tout s’est mis en place petit à petit. Mais cela restait encore un peu dans ma tête.

 

Vous l’aurez compris en me lisant : j’ai passé beaucoup de temps à écrire. Enfin, « beaucoup »… c’était ma manière à moi de faire une pause, d’avoir quelque chose qui me permette de contraster un peu avec des quotidiens de « courir partout, en voir et faire le plus possible ». Un peu comme quand je prenais le temps de tweeter… J’étais installée à un endroit, et je me concentrais sur une seule tâche : soit la communication vers les proches et moins proches (Twitter), soit un temps pour me retrouver un peu moi (l’écriture). La plupart du temps, pendant que je faisais ça, Hime, elle, lisait. En Suède, j’ai surtout écrit des cartes postales aux amis, à la famille. J’ai seulement complété trois nouvelles : Catching the Transmission, au fil de la machine à écrire, Des nouvelles de l’extérieur, avec Mina, et Taillefeu, l’histoire de Nathaniel Taillefeu, donc. Tout le reste est resté dans ma tête.
En arrivant en Finlande, j’ai décidé de calmer un peu le rythme et me suis donc octroyé plus de temps pour écrire. C’est à ce moment là que j’ai pu compléter les cartes postales à mes amis/famille, et commencer à élaborer mes nouvelles de manière plus précise.

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(N’agrandissez pas si vous ne voulez pas de spoilers) Mon plan ressemblait donc à ça : une date d’une période, un nom de personnage, un événement plus ou moins lié à la Tour ou au changement de période. De quoi poser un petit univers, quoi…

Une fois ces bases enfin clairement posées, j’ai pu rédiger mes nouvelles. J’ai écrit un peu n’importe où : au bord de la mer, dans la salle commune de l’auberge de jeunesse, dans un café, sur une colline, dans mon lit avant de dormir… Chaque fois que j’avais besoin de me poser un quart d’heure, j’écrivais. Pour chaque nouvelle ou presque, j’ai d’abord écrit la phrase de début, puis la phrase de fin, et rempli le milieu ensuite. Sur des textes aussi courts, ça ne posait pas trop de problème.

Au final, j’ai donc pu compléter treize mini-nouvelles, parfois un peu similaires (pas facile de faire treize textes totalement différents en si peu de temps, surtout vu les contraintes de longueur et d’univers que je m’étais posées…) et deux nouvelles plus longues (dont une écrite comme un feuilleton en cinq épisodes) dans cet univers. Je ne sais pas si je m’en resservirai un jour, mais j’aime bien cette Tour, alors je la garde dans un coin.

Et je la prête à qui veut, bien sûr.

Voilà pour la Genèse de cette petite « saga de la Tour ». Une saga qui n’a donc rien de révolutionnaire dans le monde de la science-fiction, mais qui m’aura permis de renouer avec l’écriture « au fil de la plume » et de ponctuer un voyage qui m’en a déjà mis plein les yeux avec de quoi rêver d’autres horizons. Je crois que je recommencerai à écrire en voyage : en fait, ça fonctionne très, très bien pour moi.

Vous avez désormais accès à tous les textes. J’espère que vous aimerez lire les différents textes écrits autour de la Tour et rencontrer tous les personnages que je viens de mentionner !
Et si cela vous dit, vous pouvez aussi jeter un oeil aux autres participations au Ray’s Day !

Bonne lecture !

#LiaEnScandinavie, interlude 1 : Catching the Transmission

Etant donné que le rythme de parution devient difficilement soutenable, notamment à cause de certains aléas de la vie qui me privent parfois du temps d’écriture que j’avais prévu, j’ai pris la décision de m’octroyer deux interludes dans la rédaction de ces carnets de voyage.

Pour autant, je ne vous laisserai pas sans lecture ! Je vous propose donc de partager ce que j’ai écrit durant le voyage.

Hier, je parlais de « gueule de bois Falunesque ». Pour aider à la digérer, je vous poste aujourd’hui le texte que j’ai écrit sur la machine à écrire de notre hôte de couchsurfing, S. Il m’a par la suite envoyé un message pour lui dire qu’elle lui avait beaucoup plu, lui avait fait penser à 1984 (après tout, je n’écris que de l’anticipation en ce moment, alors c’est un plutôt beau compliment…), et m’a proposé le titre « Catching the Transmission », librement traduit en « Intercepter la transmission ».

Vous trouverez donc ici la version originale, restée intouchée. (Je n’ai corrigé que les fautes d’orthographe.)
Et pour les non-anglophones, ici, la version traduite (avec quelques retouches ici et là.)

Bonne lecture, merci beaucoup d’être au rendez-vous à chaque chapitre, et à demain pour le chapitre 10 !