#LiaEnScandinavie, chapitre 17 : 25/08/2015 – Helsinki en bleu et gris

Chapitre précédent
Retour au sommaire

Finalement la nuit n’est pas si chouette : une bande d’Espagnoles débarque aux alentours de minuit – une heure du matin et s’installent dans un boucan monstre. Dommage… Le lendemain matin, gros fouillis et bruit à nouveau ; je décide de m’octroyer une grasse matinée bien méritée pour compenser la nuit perturbée et me lève pépère à 10h. Petit déjeuner à base de cinnamon roll et jus de fruit, et je prépare ma journée.

IMG_20150825_104517La salle du petit déjeuner. Spéciale dédicace à Arielle, car on dirait que les peluches Tapouf s’exportent jusqu’en Finlande…

IMG_20150825_110430Le Poui m’aide à éplucher le guide d’Helsinki, qui est très très bien fait et me donne plein d’idées.

La lecture du guide confirme mon envie de voir le centre d’Helsinki aujourd’hui, puis d’aller faire un tour dans le quartier de Kollia, qui me donne l’impression d’être un peu plus alternatif et moins « capitale plon-plon ».

A 11h, je me mets donc en route pour le centre. Ce n’est pas très difficile : c’est tout droit.

IMG_20150825_111824Ce que je préfère dans les paysages d’Helsinki : des bouts d’montagne sous de l’herbe, un peu partout n’importe où.

IMG_20150825_112339Des affiches comme on n’en verrait pas forcément à nos arrêts de bus en France…

Carte à la main, je me repère plutôt pas trop mal et je marchote vivement en direction du centre sous un ciel un peu nuageux, mais il fait sacrément chaud tout de même.

IMG_20150825_113716Je contourne donc le lac/mer…

IMG_20150825_114045…retrouve un brin de civilisation en la forme de cette église, qui indique que je suis à mi-chemin…

IMG_20150825_114713…passe à côté d’une immense salle de concert…

IMG_20150825_115943…Et voilà ! J’ai trouvé la gare, et la poste par la même occasion !

Je décide donc d’entrer dans la poste pour acheter de quoi poster toutes les cartes postales qui me restent. J’entre… et n’y comprends rien. A l’intérieur, des boutiques.

Allons bon. Peut-être que c’est un ancien bâtiment de poste qui a été réaménagé mais qui n’a plus rien d’une poste ?
Je fais le tour, par acquis de conscience. Le fait que tout soit écrit en finnois ne m’aide pas. Cette langue me déstabilise complètement. En fait, je ne savais rien dire en suédois quand je suis arrivée en Suède, mais la quantité de mots transparents m’a bien aidée pour comprendre le principale. En finnois, rien à voir.
Je passe donc en revue les mots que je suis capable de comprendre… Ils se comptent sur les doigts de la main, en fait :
– bonjour, « hei », jusque là rien d’insurmontable
– merci, « kiitos », que de nombreux visionnages de concerts de groupes de metal finlandais m’ont aidé à retenir
– bonne nuit, « hyvää yötä », appris suite à une soirée un peu trop dingue il y a cinq ans.
– je t’aime, « minä rakastan sinua », parce que bon un des premiers trucs qu’on apprend dans une langue étrangère ça reste « je t’aime » (il paraît)
– patate, « kiruna », appris lors de cette même soirée un peu dingue. (C’est toujours utile de savoir dire patate.)
– merde, « perkele » ; inévitable quand on suit n’importe quel groupe de metal finlandais.
Et le plus utile…
– la mort fait l’artiste, « Kuolema tekee taiteilijan », merci Nightwish pour cette phrase qui me sera FORCEMENT utile.

Autant vous dire qu’avec tout ça, je vais aller très loin. Mais bon. Globalement, la plupart des choses sont écrites en anglais et/ou en suédois, alors tout va bien. Même si cette accumulation de trémas partout sur des mots à rallonges me fait bien croiser les yeux, j’avoue. Et je n’ai pas l’habitude de ne pas comprendre UN MOT de ce qui est dit dans une langue étrangère. Moi qui m’adapte à tout, je me suis trouvée face à une faiblesse que je n’aurais pu deviner avant d’y être.
Je crois que j’ai trouvé ma kryptonite : le finnois.

Bon. J’arpente donc la rue le long de cette poste-qui-n’en-est-pas-une et trouve une autre entrée, qui s’avère donner sur un supermarché. Très bien ! C’est l’heure du ravitaillement.

Je longe les allées en me demandant franchement ce que je pourrais prendre. Finalement, je refais le plein de cinnamon rolls, mais aussi de bouteilles de café glacé, et dans un rayon qui ressemble à de la boulangerie je trouve des espèces de petites tartes pas trop chères et un peu bizarres. Voilà qui fera un repas très bien.

IMG_20150826_143807

C’est écrit peruna ! Je ne sais pas ce que sont les autres, mais je sais que dans le tas, il y en a au moins une à la patate.

IMG_20150825_120856Voir ça et se dire que la relation Finlande/Disney, c’est magique. <3

IMG_20150825_121603Plus surprenant (et un peu moins magique sans doute), les machines à sous à la sortie du magasin…

Je profite de mon passage à la caisse pour demander des timbres à la caissière.
Quarante.
Elle me regarde bizarrement, commence à compter ses timbres. Finalement, elle n’en a pas assez, mais en sort d’autres en me disant « Ils sont moins chers, ils mettront plus de temps à arriver ».
La personne derrière rigole franchement en voyant la caissière galérer avec ses carnets de timbres dans tous les sens. Bon, au moins, je n’ai pas la pression du « Vous me faites perdre mon temps », chouette.

Je récupère mes courses et m’en vais m’installer dans un coin pour coller des timbres et poster mes premières cartes.

IMG_20150825_121619Quelques timbres, trois fois rien…

Je percute alors que la poste se trouve bel et bien dans le bâtiment, mais juste pas à la même entrée, et me rends donc au guichet. Grand bien m’a pris : les timbres moins chers n’auraient pas permis à mes cartes d’atteindre la France. J’investis donc dans vingt timbres à dix centimes pour compléter l’affranchissement et me sens un peu ridicule au moment de sortir ma carte pour payer. La personne derrière le guichet, elle, ricane un peu.
Bon. Tant pis.
Je lui laisse mes cartes postales affranchies, et me décide enfin à faire un tour des grands bâtiments d’Helsinki. Je plonge donc dans le centre, repère les points indiqués sur mon guide et… me perds lamentablement. Bon, tant pis. Je tourne dans la ville, trouve des points sympas, et ça me satisfait.

IMG_20150825_122854 Une autre vue de la gare.

IMG_20150825_124258La cathédrale luthérienne d’Helsinki en jette un max : ambiance carte postale.

IMG_20150825_124410 La place centrale.

IMG_20150825_124525Au détour d’un chemin… une carotte géante. Okay ?

IMG_20150825_125254 Le port d’Helsinki, on voit même la deuxième cathédrale au loin… (une seule n’était pas suffisante !)

IMG_20150825_125257 …et la grande roue.

IMG_20150825_125335Au loin, Suomenlinna, l’île de la forteresse. Il faut prendre un ferry pour y accéder.

IMG_20150825_125514Le pont des Arts inspire partout dans le monde. J’ai trouvé le cœur en cadenas très mignon… mais visiblement, ils ne sont pas au courant de ce qui est arrivé à l’original.

IMG_20150825_130656 Au pied de la cathédrale orthodoxe Ouspenski. Carte postale, à nouveau : le ciel est formidable.

IMG_20150825_130853IMG_20150825_131134

Bon, l’intérieur est un peu bling-bling, mais vu nos églises, on n’a pas de leçons à donner… 

IMG_20150825_131548Le bâtiment de la garde. Je n’ai pas pu assister à la relève.

Je dois avouer que le centre d’Helsinki me déçoit un peu. On parle d’Helsinki comme de la ville du design, et il faut reconnaître que parfois des architectures étranges se succèdent.
Cela dit, de ce que j’ai vu, le plus gros intérêt d’Helsinki c’est son côté « influencée de partout ». Clairement, la Russie a laissé sa patte. La Suède aussi. Malheureusement, en l’absence d’un autochtone pour me faire visiter les recoins qu’il considère intéressants, je me retrouve souvent devant un bâtiment ou un autre sans trop comprendre d’où il sort.
Et c’est frustrant, bon sang.

Je continue à errer dans le centre sans parvenir à y trouver un vrai charme. C’est une capitale, un brin austère, et la magie n’opère pas. Cela fait quelques heures que je marche, je commence à être épuisée et avoir un peu faim. Alors que je traîne au milieu d’une grande rue, je me dis que là, ça ressemble à un endroit où j’aurais pu trouver un Hard Rock Café à Paris, et ce serait chouette qu’il y en ait un dans le coin quand même. Helsinki est une capitale après tout. Je continue à longer la rue (la grande rue d’Alexandre. Sentez les influences), et mon intuition n’est pas déçue.

IMG_20150825_132912Bingo.

L’avantage des Hard Rock Café, c’est qu’on sait où on met les pieds : pas de souci pour être compris, pas de souci pour comprendre le menu. J’aurais sans doute préféré un bon poisson, mais ceux que j’ai vus sur le marché du port étaient hors de prix, et vu mon état psychologique, j’aurais grand besoin de comfort food.

Je m’installe donc dans une chaise confortable près de la fenêtre et apprécie la vue sur la ville (puisque ce Hard Rock Café est en étage) tout en faisant la causette avec le serveur, pas débordé, qui me conseille sur le meilleur rapport qualité/prix. Selon lui, si c’est de comfort food dont j’ai besoin, autant que je passe directement aux desserts, pour ne pas dépenser trop.

Bien. Je commande donc un brownie, une boisson fraîche, et j’attends. Peu de temps après, ma commande arrive, et je ne suis pas déçue.

IMG_20150825_134337« Good luck », me dit le serveur en posant le tout sur la table. C’est plutôt de courage que je vais avoir besoin…

Bon, d’accord. Tout ça, j’aurais pu l’avoir en France. Mais de toute façon, être dans un Hard Rock Café, ça a toujours un côté dépaysant pour moi – et à la fois, c’est comme si je revenais à la maison le temps de grignoter quelque chose. Je ne regrette pas mon choix, même si on a vu plus typique, comme repas en Finlande.

Il me faut deux bonnes heures pour finir le monstroBrownie. Je ne plaisante pas. Ce truc est le dessert le plus mate-faim que j’aie jamais mangé. J’en viens néanmoins à bout, même si je ponctue la dégustation de plusieurs pauses (durant lesquelles le serveur vient plaisanter sur mon petit appétit, avant de reconnaître qu’il n’a jamais fini un plat du Hard Rock Café en entier).

IMG_20150825_141920J’en profite donc pour me lancer dans la suite de mon atelier carte postale.

Le cadre est sympa, la musique bonne, je suis un peu KO et ne me presse pas trop. Je finis tranquillement mon brownie, mon verre, épluche la carte pour voir le trajet que je ferai dans la suite de l’après-midi, me fait mettre cette chanson dans la tête par la porte des toilettes…

IMG_20150825_160112 C’est parti pour tout l’après-midi. Oooh girls, they wanna have fuuun…

…puis je me mets en route (non sans avoir réglé et échangé une dernière pique avec le serveur). Direction Kollia : le guide m’a bien vendu le quartier. Je ne sais pas ce que je vais y trouver, mais ça a l’air sympa.

Je déambule donc pendant deux bonnes heures dans les rues d’Helsinki en suivant (parfois un peu maladroitement) ma carte et en gardant un maximum le nez en l’air. Le ciel est bleu, l’air est doux, je vois des bâtiments sympas, ne comprends pas un mot de ce que je lis, mais profite malgré tout de la balade.

Attention, ellipse photographique imminente.

IMG_20150825_160812 Les grands quartiers d’Helsinki ne me dépaysent pas, même s’ils sont loin d’être laids.

IMG_20150825_160835

Encore la gare ?! Mais comment suis-je arrivée là ?

IMG_20150825_162049Une armée de tortues et une grosse pensée pour @AdeleEasmacott

IMG_20150825_162749Le marché couvert : point de repère du début du quartier de Kollia. En tout cas, c’est ce que dit le plan.

IMG_20150825_162831 Premier aperçu de Kollia : ça me plaît bien. J’ai trouvé le mot « taiteilija » ! Il ne me manque plus que « kuolema » et j’aurai fait le tour de mon vocabulaire en finnois.

IMG_20150825_163628 Nouveau mot appris : « Petit déjeuner » se dit donc « Aamiainen » -> LOGIQUE.

IMG_20150825_164611 Le quartier de Kollia est placardé de ce qui semble être des poèmes, et ça me plaît beaucoup.

En fait, globalement, je me retrouve bien dans ce que je vois de Kollia. Je passe peut-être aux bons endroits, mais j’y repère pas mal de boutiques à portée artistique, des jolis tags, de l’art de rue… Peut-être que le soleil encourage les artistes à sortir, je ne sais pas, toujours est-il que je me verrais bien habiter dans un quartier pareil.
Cela dit, je tourne et retourne, car au bout d’un moment je perds la boucle indiquée sur la carte et finis par faire un détour monstrueux. Je marche. Longtemps. Et continue à voir des trucs chouettes.

IMG_20150825_165309Cet endroit est sans doute mon préféré d’Helsinki. En tout cas de ce que j’ai vu. Une buvette sympa, des gens posés dans l’herbe, de la musique… L’atmosphère est chouette. Peut-être que je suis juste en train de me transformer en hippie, remarquez.

IMG_20150825_165836 L’église de Kollia en impose.

IMG_20150825_171250 Les trams d’Helsinki sont tout petits ! Mais mignons.

IMG_20150825_172514J’avais trouvé le pied sur l’île de Djurgården à Stockholm ; je trouve la main dans le quartier de Kollia à Helsinki.

redimIMG_20150825_172828Sortie de la ville même, retour à la cambrousse. Une tonne de chardons qui me rappelle l’Ecosse. Chouette !

Je ne suis pas mécontente de retrouver des coins un peu plus sauvages. Me voilà plus au nord de la ville, pas très loin d’où E. et moi sommes allées nous promener hier soir, mais de l’autre côté de l’eau. J’aime bien les paysages et décide de trouver un coin à l’ombre pour continuer à écrire – et finir de rédiger les nouvelles pour mon Ray’s Day.

redimIMG_20150825_172858A nouveau, ces bouts de montagne qui me plaisent bien. Je m’installe sur une pierre, sous un arbre.

IMG_20150825_173010Juste derrière moi, le parc d’attraction que nous voyions au loin avec E. hier soir. Là, je suis suffisamment près pour entendre les gens sur les attractions hurler. Ca pose une ambiance assez rigolote.

IMG_20150825_173909Pas très loin, ce jardin bien entretenu dont la vue me rend fort jouasse… et m’inspire les serres décrites dans le Ray’s Day.

Je finis de noircir les pages de mon carnet et me décide finalement à rentrer. Je réussis même la prouesse de ne pas me perdre, cette fois !

Il est donc 18h quand je retrouve l’auberge, et soyons honnêtes : j’en ai plein les pattes. Je suis néanmoins très satisfaite de ma balade, même si résolument pas séduite par une ville un peu trop grise à mon goût malgré le ciel bleu…
Après une journée à barouder seule (enfin, avec le Poui, ne lui enlevons rien), je suis contente de rencontrer des gens nouveaux en retournant à la chambre : une Japonaise adorable qui s’incline quatre fois au moins en se présentant avec un air très géné, les Allemandes qui me font presque regretter de ne pas avoir poussé jusqu’à Suomenlinna aujourd’hui, et une Finlandaise qui vient d’arriver et n’est là que pour une nuit : elle est de Tampere et est étudiante à l’université d’Helsinki, mais n’a pas pu trouver de logement dans les temps, alors elle fait les trajets en restant en auberge de jeunesse quand elle termine trop tard ou commence trop tôt. Normalement, elle devrait avoir un logement d’appoint de l’université d’ici la semaine prochaine, et elle emménagera dans une colocation en octobre.

Je reste dans la chambre pour préparer mon expédition de demain . E. me rejoint, surexcitée. Je ne sais pas où elle trouve toute son énergie, mais elle a l’air contente de sa journée. On dirait que c’est une constante chez elle de parler très vite – heureusement que j’ai pris l’habitude d’entendre de l’anglais depuis le début du voyage.
Comme nous avons notre avion à la même heure, nous décidons de partir ensemble durant la nuit de demain, et de nous retrouver donc à 16h au Stadion Hostel demain après-midi pour nous préparer.
E. va prendre une douche pendant que je finis d’écrire les cartes postales qui iront à mes proches. Il ne m’en reste plus que deux à écrire, et à recopier mes nouvelles. Avant de dormir, je prépare mes affaire pour demain, refais un peu de couture…

IMG_20150826_101556Entre le pantalon et le sac, je ne regrette vraiment pas d’avoir pris une trousse de couture de secours.

Et au lit à 22h. La chambre est pleine, ce soir, et ça rafouille beaucoup ; les Allemandes nous ont prévenues qu’elles partiraient à 4h du matin pour prendre leur avion. Je ne suis pas sûre de très bien dormir. On verra bien… Demain, direction Seurasaari et ses écureuils !

Chapitre suivant
Retour au sommaire