Avant l’envol.

Ce qui suit est le texte exact que j’ai écrit la semaine du Saut de l’ange.
Tout est tel quel – Je n’ai modifié que les prénoms par souci d’anonymat.

 

15/09/2014 – Minuit et quart

Jour 0.
Je pensais rentrer avant minuit. Je le pensais vraiment.
Mais je me suis endormie. J’ai fait tous les pires cauchemars que j’aurais pu faire.
Je suis mal et j’ai mal. Je suis dans un cauchemar permanent.
As-tu déjà connu ce genre de douleur mentale tellement forte qu’elle en devient physique ?
Je souffre. Enormément.
Je souffre à m’en arracher le coeur quand je vois ce qui s’est brisé en moi. Je suis morte à l’intérieur ; ou plutôt il y a des petits bouts de moi morts dont le reste ne sait pas quoi faire. C’est en train de pourrir… Ca fait mal.
Je suis perdue. Je suis dissociée.
J’ai juste tellement mal. Je me demande comment je vais dormir.
Je souffre tant.
Par ta faute.
Qu’ai-je fait pour mériter ça, mon Dieu…

+++++++

15/09/2014 – 13h

Jour 1.

Oui, j’ai dormi chez Nathaniel. Le même Nathaniel à qui tu as annoncé que tu le bloquais temporairement, mais que ce n’était pas contre lui. Sans doute que tu ne souhaites pas avoir la possibilité de lui demander de mes nouvelles ? Ou alors tu essaies de t’empêcher d’aller voir les gens que tu connais pour faire de nouvelles rencontres.
Le même Nathaniel qui me soulage tellement ces derniers temps. Celui qui me laisse arriver chez lui en parlant à peine, saisir un oreiller et m’enfermer dans sa salle de bain pendant une heure sans jamais poser de questions, puis qui me propose simplement du thé au moment où j’en ressors. Il ne m’oppresse pas ; bien sûr que je ne peux pas totalement être moi-même avec lui, mais je peux travailler sur moi. Et je suis contente qu’il soit là. A nouveau, on a dormi la main dans la main, et c’est tout ce dont j’avais besoin. Je n’ai pas refait de cauchemar. J’étais mal en me réveillant, mais il a su faire changer mon humeur au moins temporairement.

Je continue à pourrir de l’intérieur. J’ai si mal. Le sentiment de traîtrise, le couteau profondément plongé dans mon dos, ça ne s’en va pas. J’ai vraiment, vraiment très mal.
J’ai relu la réponse par Word que j’avais mise dans le Dropbox après tes frasques de juillet. La trahison est immense. Toutes tes promesses fracassées. Tu as beau ne pas avoir eu l’intention de le faire, tu t’es foutu de moi. « Tout allait changer » ? Et pourtant rien n’a changé, ça n’a fait qu’empirer.
Tu ne peux pas te passer de moi ?
Menteur.
C’aurait été mieux pour toi que je ne sois pas là.

Je n’ai jamais eu aussi mal de ma vie. Hier soir, j’ai réussi à réprimer trois crises d’angoisse. Je n’ai pas réussi à réprimer mes larmes, mais j’ai su ne pas les imposer à Nathaniel.
Oh, tu pourrais être jaloux, te dire qu’avec lui je fais des efforts que je ne faisais pas avec toi. Sinon tu pourrais juste te rendre compte que je ne souhaite pas que Nathaniel sache tout de moi.
J’ai tellement mal. Je suis si sale.

L’an passé, innocente et aimante… Et toi qui invitais Rose dans les toilettes du Berthom alors que j’étais là. Moi, la foi fervente, qui y croyais vraiment, prête aux sacrifices. Toi prêt à rien pour moi sinon me croire acquise.
Un couteau en plein coeur. « Oui, c’est vrai, les messages, j’avais oublié. »
La pire des trahisons, simplement oubliée comme on oublierait un vieux souvenir sans importance.
Dommage. Ça c’était important. Mais notre couple n’avait de toute façon guère d’importance pour toi dans ces moments-là.
Je te hais.
J’ai mal. Tellement mal. Je t’en veux et te hais tellement.
Et relire tous ces reproches que je t’adressais en juillet dernier et que tu me disais avoir compris.
J’espère que tu as arreté de m’en vouloir de ne pas avoir su te faire confiance et que tu as compris que tu n’étais pas quelqu’un digne de confiance.
Tu n’es qu’un traître. Traître, lâche et menteur. Et ce, jusqu’au bout.
J’ai tellement mal. Et quand je vois la situation dans laquelle je suis j’ai juste envie de disparaître.
Oh, bien sûr que ce pourrait être pire. Mais en attendant, je suis dans un lieu que j’ai du mal à considérer comme chez moi et dans lequel, consciemment ou non, je tente de passer le moins de temps possible et ne m’investis absolument plus. Pour le coup, ce n’était pas « chez moi » ; c’était « chez nous » et désormais ça n’a plus lieu d’être. C’est juste un toit sous lequel il y a mes affaires, sous lequel je dors parfois. C’est tout.

Je voudrais ne pas avoir à quitter cet appartement et retrouver ce « nous ». Mais c’était un « nous » de mensonge.
J’ignore ce qu’il faudrait que tu fasses pour te prouver digne de confiance. Je n’ai pas de recette miracle. Pour le moment, je n’ai que ma douleur, mes larmes et mon fiel. Ce torrent de haine.

Tout ça, c’est ta faute. Tu as profité de mon innocence pour faire des conneries et tu as tout détruit.
J’ai envie de mourir quand je ressens cette perte. C’est le grand Vide de mon torse qui revient comme avant, alors qu’il avait su rester loin pendant si longtemps, il revient plus fort que jamais, c’est physique et j’ai si mal ! Je voudrais en mourir. C’est creux en moi.

Je vis au jour le jour dans la peur panique du lendemain parce que j’ai perdu tout ce à quoi je me raccrochait. Raisons de vivre ? Nihil. Je ne peux que me dire « je ne vais pas mourir de suite, ca rendrait machin triste ; je ne peux pas mourir maintenant, demain je vois truc. » Je remplis ma vie d’obligations à tenir pour ne pas me foutre en l’air.
Oublier. Oublier tout ça.

J’ai tellement mal.
En septembre 2008 j’avais fait une TS après la trahison de Julien. J’ai bien évolué. Je n’ai pas vraiment fait de TS malgré mes envies de mourir et pourtant ta trahison est cent fois pire que la sienne.
Je suis déchirée à l’intérieur.

J’aurais voulu qu’on n’habite pas ensemble. Tout aurait été tellement plus simple. Maintenant je commence à me dire que je finirai par me remettre en couple avec toi, honteuse et tête baissée en attendant le prochain coup qui tombera, juste pour éviter les problèmes logistiques.
Non, je ne veux pas penser à ça. Non, je ne veux pas que tu me rappelles que « je devrais être heureuse, c’est ma décision après tout, il va bien falloir trouver une solution pour déménager ».
Je ne suis pas heureuse. Je n’ai pas besoin de culpabilite supplémentaire. J’aurais préféré être heureuse et ne pas avoir à déménager parce que tu n’aurais pas fait tes conneries. Ou au moins tu m’aurais parlé.
Je te vomis. J’ai bien trop mal. Je t’en veux tellement de m’avoir mise dans cette situation. De m’avoir tout promis tant de fois sans rien faire pour tenir ces promesses.
J’ai mal. J’ai tellement mal. C’est physique. Je me demande ce que penseraient mes élèves s’ils voyaient en moi. Une grosse coquille vide. Je n’ai plus goût à rien.

Je suis contente que Nathaniel soit là de temps en temps. Je suis contente d’avoir Aurore aussi.
Je ne suis pas contente de devoir « faire avec ».

La vie est putain d’injuste. Je la hais. Je hais le monde entier et surtout toi. Je te hais de me faire vivre ça. Tu as failli me rendre heureuse, tu m’as juste montré ce que je ne pourrai jamais avoir.

J’ai mal. Tellement mal.
Je te hais.

***

13h30

Tu me reproches sans cesse mon manque d’humilité mais je me rends compte que je demande facilement pardon aux autres.
Avec toi, ça coince. Tu te demandes pourquoi ? Sans doute parce que j’ai trop attendu de l’autre côté également.
J’avais dit que je ne pleurerais plus pour toi mais apparemment c’était un mensonge.
Je te déteste tellement.

J’ai retrouvé des cheveux à Nathaniel dans mon lit. Ils ont du s’accrocher à mes collants quand j’étais chez lui. Bêtement, ça me soulage ; un peu comme un talisman pour éloigner les mauvaises pensées liées à toi. « J’ai le soutien de Nathaniel et lui est abrupt, mais il ne me ment pas. »
J’ai retrouvé un autre cheveu qui n’est pas à moi. Je vais être obligée de te demander qui tu connais avec les cheveux rouges.
Oui, je ne te fais plus confiance à ce point. Et je t’imagine sans peine coucher avec quelqu’un d’autre sur mon lit « juste pour voir », « sans t’en rendre compte ».
Si les cheveux de Nathaniel me rassurent, ça en revanche, ça me plonge dans l’angoisse la plus profonde.

Scoop : sur toutes les crises d’angoisse que j’ai faites ces deux dernières années, devine combien étaient liées à toi ?
Pas toutes, bien sûr. Mais beaucoup trop.

Tu n’as jamais su me dire les choses au moment où j’en avais besoin. Pendant longtemps, tu n’as même pas cherché à faire l’effort de le faire. Maintenant tu aimerais bien. Mais c’est trop tard. Tu n’as jamais appris à le faire.

Je t’en veux tellement.

***

16h

Je sors donner un cours et il se met à pleuvoir à ce moment précis.
Tu me manques en tant qu’interlocuteur. En tant qu’ami à qui je peux envoyer des imbécilités. Je sais d’ores et déjà que ce soir, je serai triste de ne pas pouvoir discuter.
Et en même temps comment dissocier mon ami de cette personne qui m’a tant blessée… Cette personne qui fait tout pour me reconquérir, dont chacun des actes semble être une tentative.
A nouveau les angoisses et les douleurs. Cette horrible rupture en moi.
J’aurais tout donné pour que tu n’agisses pas ainsi. Pour que ça marche entre nous.
Mais je ne suis pas sure d’être encore en mesure de tout donner maintenant que les choses sont faites.

Je n’ai pas envie d’aller travailler. Je n’en vois pas l’intérêt.
Je ne vois plus l’intérêt de grand chose.

Ma vie actuelle est un condensé de douleurs, de non-sens, de colère, d’obligations et de fuite.

Je voudrais passer mes journées à lire et qu’on m’oblitère de mes sentiments et mes pensées.
Et mes obligations vides de sens.

***

21h30

Je suis faible. Nulle. Minable. Et j’ai envie de disparaître.
Il faut que je canalise ma colère.
Il faut que je me barre d’ici.

Je t’en veux du plus profond de mon âme, de m’avoir privée de mon bonheur, d’avoir planté ce couteau dans mon dos, d’avoir démoli tout ce que je pouvais croire.
Je ne sais plus gérer les relations humaines. Chat échaudé craint l’eau froide.

Je me dis que j’aurais bien besoin de serrer la main de Nathaniel, et cette simple idée me donne la nausée. Suis-je réellement de nouveau en train de créer une dépendance ? Pauvre conne.

Je mérite de crever seule la gueule ouverte pour arrêter d’entraver les autres. Je m’en veux tellement d’imposer ça à Nathaniel.

Je hais la société. Je voudrais retrouver mon moi perdu. Je ne sais plus où je suis. Je me sens patchwork d’émotions sans unité.
Je n’ai plus envie de rien. Comme si je n’avais juste pas droit au bonheur de toute façon.

Je hais tout ce qui m’entoure.

***

16/09/2014 – 11h30

Jour 2.
Je pensais pouvoir profiter de ma première grasse matinée depuis longtemps, mais un réveil dont j’ignorais même l’existence a sonné à 5h du matin.
J’ai l’impression que les éléments sont contre moi quoi qu’il arrive. Je suis un peu malade…

Je suis perdue. Comme toujours. La vague de douleur revient dès que je pense à tes mensonges. Douleur et trahison.
Je ne te fais plus confiance. Je ne peux plus. C’est fini.

Je t’ai imaginé me dire « tu avais raison, on arrête tout » à la fin de cette semaine, et ça m’a fait mal. Evidemment, j’ai envie de pouvoir retrouver les choses belles et me débarrasser de l’horreur. L’horreur de ce que tu as fait. L’horreur.

Cet appartement est un cauchemar. Un appartement que je n’aimais pas, le théâtre des trahisons alors que c’était peut-être le plus grand sacrifice de ma part. J’avais tout fait pour l’aimer, j’avais donné tout…pour rien. Et maintenant, j’en suis prisonnière.
Je ne vais plus à la cuisine. Le triangle est simple : chambre, salle de bain, WC. Je ne mange plus à la maison. Je rentre, je bosse, je dors. Je lis aussi. Toujours.

Je ne suis pas heureuse. Je pourrais me remettre en couple avec toi et avoir une illusion de bonheur. C’est peut être la solution. Une remise en couple pour une transition plus fluide, le temps qu’on se trouve chacun un appartement, et après on verra bien…
Qui sait, si ça se trouve, je te referai confiance. Ou alors je deviendrai à mon tour amnésique.

Je sens ma psyché qui se disloque, se morcelle. Il n’y a plus un brin de bon sens en moi. Je suis en pilote automatique. Je suis complètement perdue…

J’ai croisé Lilas dans le métro. Ils sont en train de refaire le Lidl de Guillotière. Je pars pour mon audition. J’ai peur de ne pas être prise. Je ne sais pas où est ma salle.
Je suis un gouffre d’angoisse qui prend au jour le jour ce qu’elle peut prendre.
Je ne sais plus où est mon moi. J’ai l’impression d’être une marionnette.

Je voulais juste être heureuse…

***

15h30

Je me suis mis en tête de relire les Ewilan pour pouvoir en parler avec toi plus tard. Ils vont vite à lire. Facile. Je me demande si toi, de ton côté, tu t’es fait une obligation de les finir. Genre que tout ira mieux si tu les finis avant la fin de la semaine. Inconsciemment, ça ne me surprendrait pas que tu l’aies fait.

Je n’ai pas eu mon audition. Je connais le prof. J’espère vraiment réussir. Ça attendra la semaine prochaine. J’ai peur. J’ai demandé à Johanna de m’accompagner. J’ai choisi Molly Malone. Je voulais m’entraîner à la maison, mais tu es rentré. Peut-être un prof absent. Ca m’a contrariée, parce que j’espérais vraiment pouvoir mettre à profit ce temps pour travailler.
Finalement je n’ai rien fait.
Il faut que je m’en aille… Que je me dissocie.
Je suis déjà dissociée.

Tout à l’heure je suis tombée sur des messages de toi sur Facebook. Ca m’a amusée, j’ai souri. Puis je suis tombée sur le nom du Berthom et j’ai pleuré.
Je ne peux pas te pardonner.
Si seulement tu m’avais parlé…

« A présent tu peux t’en aller ».

J’ai mal.

Je déteste les trams bondés. Je déteste ce que tu as fait. J’ai tellement mal.
Tu te rappelles quand j’étais dans le tram et que j’ai assiste en direct a une rupture? Elle venait d’apprendre qu’il l’avait trompée. Ça m’avait choquée. Tu avais fait montre de compassion. Tu m’avais déjà trompée à l’époque.
Menteurmenteurmenteurmenteur.

Je ne peux pas pardonner. Je ne peux pas m’en aller.
Je suis prisonnière.

Je suis sûre que tu as supprimé les messages que tu m’envoyais alors que tu étais avec Eva.
Menteur.
Tu aurais évolué maintenant alors qu’en deux ans non seulement tu n’as pas évolué d’un brin mais en plus tu as empiré ? En me faisant croire le contraire ?
Menteurmenteurmenteurmenteur.

J’ai trop mal.
Je te hais.

Celui que j’ai aimé est parti. C’était une illusion. Il cachait un monstre. Et tu voudrais me faire croire que le monstre est parti, mais il ne l’a pas fait en deux ans alors que j’ai donné mes tripes pour le débusquer, je ne vois pas pourquoi il le ferait maintenant.
J’ai aimé une illusion.
Je n’aurais jamais du te dire que je t’aimais.
Celui à qui je m’adresse n’existe pas. Il n’a jamais existé.

J’ai mal.
Je suis vide.

***
16h

J’ai oublié ma bouteille. Je vais mourir.
Tant de filles baisables dans ce cours. Des filles qui t’auraient physiquement plu et plus si possibilités. J’ai bien compris que tu ne crachais pas dans la soupe. Pauvre con.

Je te déteste. Je n’ai plus aucune estime pour toi. Je ne peux plus rien attendre de toi. Tu m’as déçue et tu continues de me décevoir.
Je te déteste.

***

18h50

Mon cours est douloureux mais t’aurait intéressé. Il faudra que je t’en parle. Ou pas. Je sais pas. Ca fait un mal.

Je me pose beaucoup de questions sur moi. Je n’aime pas ce que je vois. Je ne sais pas ce que je suis.

J’ai une conversation intéressante avec Nathaniel à propos de ce qu’est « soi-même ». C’est une problématique ultra complexe et j’aime bien avoir son point de vue. Mais je ne le partage pas et il ne m’apporte pas de réponse.

Je déteste ce que je vois quand je regarde mon intérieur. Je ne me retrouve plus au milieu des décombres. Je suis « forte » comme une ruine qui traverserait les âges et les éléments – mais qui reste en ruine.

Ce cours éveille beaucoup de choses. Je ne sais plus qui je suis, où je suis. J’ai hâte d’avoir un suivi psychologique. J’aurais aimé que tu sois assez fort pour partager ma souffrance. Mais tu ne l’es pas.

Je suis mal.

***

19h20

Nathaniel a mis le doigt où ça faisait mal. En plein dedans.

Il faut que je voie un psy en urgence.
Je déteste cette société et cette vie qui m’empêchent d’être aidée alors que j’en ai besoin.

***

19h45

Il ne faut surtout pas que je me remette en couple avec toi. En tout cas pas maintenant. En tout cas pas avant longtemps.
J’ai besoin d’aide. C’est urgent.
J’ai besoin d’aide et je ne sais pas où aller la chercher.

A l’aide.

***

20h50

Et si tu n’avais pas de problème ?
Et si c’était moi qui avais un problème ?

Quoi qu’il en soit, tu n’es pas en mesure de me gérer. Ta réaction de dimanche me l’a prouvé. Tu ne sais pas comment me gérer. Tu n’as jamais su. Tu ne sauras peut-etre jamais. Ca me rend triste.
Mais tu n’es pas la personne qu’il me faut.

Si nous nous remettons ensemble, ce sera quand tu auras réglé tes problèmes. Et moi les miens.
Et ça prendra le temps qu’il faudra.
Et ça me rend tellement triste.

Nous aurions pu être bien ensemble. Non.

***

17/09/2014 – 9h50

Jour 3.

Me lever me coûte. Je ne vois vraiment aucun sens à toute cette mascarade. Mon quotidien est plat et ne m’apporte rien. Je vis parce qu’il le faut.
Je ne sais plus quoi croire.

Je lis. Dieu merci, je peux encore le faire. Quand bien même je ne pourrais plus, je forcerais le sort pour trouver encore le temps de le faire. C’est primordial.
J’ai envie de pleurer.

Je me demande si tu auras fait le moindre pas en avant à la fin de la semaine. Si tu auras vu la psy, ou au moins entendu sa voix. Si tu auras essayé de prendre contact avec quelqu’un. Je pense que cette avancée sera décisive pour moi. Si tu continues à te complaire dans ton « mais non mais je parle aux autres j’avance », j’estime être en droit de me dire que tu n’avances pas assez vite à mon goût, comme je n’avance sans doute pas assez vite à ton goût à toi.

Je suis triste. Ca perdure au quotidien, à chaque instant. Si j’ai parfois un sourire, ça ne change rien au fait que fondamentalement, je suis triste. Je me bats contre moi-même en permanence pour ne pas sombrer.

Fatigue…

Il faudrait que je te fasse faire le test IMBT. Je me demande si mes prévisions seraient justes. (Et si c’est le cas, ça confirmerait qu’on n’est pas vraiment très compatibles, mais ce n’est qu’un test.)

Il faut que je m’en aille.

Tu voulais que je relise les choses que je t’ai écrites en 2012 ? Elles m’ont fait mal, parce que rappelé mon aveuglement. Je relis ce que je t’ai écrit en 2014 et ça me fait mal aussi, parce que je t’avais tellement bien cerné. Je voulais que tu changes tout ça et à chaque fois, portée par tes belles paroles, je ressombrais.
Comment voudrais-tu que je te refasse confiance, quand, tant de fois, j’ai voulu croire à ce que tu disais, et ce n’était que mensonges ?
La pause qu’on était censés faire. Tu n’as pas levé le petit doigt. Je me suis tout pris dans la gueule. Tout.
Et ensuite tu veux faire une pause.

Mais fous-toi de ma gueule, putain ! Espèce de connard !
Tu m’as fait tellement mal !
Je me suis tellement remise en question pour toi que j’ai gâché bien trop d’opportunités ! J’ai mis le doigt sur certaines choses qui ne vont pas et ça n’a RIEN A VOIR avec ce que tu me reprochais ! Tu me reprochais tes écarts a toi, pauvre connard, parce que tu n’assumais pas, et moi j’ai sombré, sombré, sombré !
Tu m’as volé au moins un an de ma vie.
Quand je pense que j’aurais pu être heureuse…

Tu ne sauras jamais à quel point je t’en veux.

Et maintenant, « naïf et innocent », tu voudrais me récupérer ? Après tout ce que tu m’as fait subir ? Après toute cette souffrance psychologique ?
« Oui mais tu as été heureuse. »

Oui. Et je suis très contente d’avoir écrit, les moments où j’étais malheureuse. Parce que c’est bien beau de se souvenir de ce qui était bien et de se dire « allez, je retente ». Mais si c’est pour replonger dans un cauchemar aussi sec, je préfère être refroidie avant de faire ces conneries.
Je joue ma santé mentale et ma vie.

Il faut que je m’enfuie.

J’espère que tu auras avancé.

On ne se remettra pas ensemble. Ou alors pas avant longtemps. Très longtemps.

Je ne sais plus rien.

J’ai cours dans une heure et rien n’est prêt…
…Envie de disparaître.

Je te hais.
Je hais le monde.
Je me hais.

***

12h50

Je te vois et je te hais.
Voleur. Menteur. Trompeur. Escroc.

Tu m’as volé ma vie. Volé mon maigre équilibre. Volé mon semblant de plénitude.

Je te hais.

Quand je ne subis pas les assauts de ta voix tout est plus clair. C’est plus simple de voir à quel point tu as été un connard avec moi quand je ne te vois pas. Tu ne peux plus me manipuler. Et je te hais.

Tout ce temps gâché. Un prorata d’un mois de souffrance pour une heure de bonheur. Qu’est-ce que j’ai perdu. Et le peu que tu m’as donné, tu me l’as repris.

Je ne suis plus très sure de te faire lire tout ça à la fin de la semaine. Ma haine brûle en moi et tu ne sauras pas y faire face. Quelque part j’espère que tu me diras que j’avais raison quand cette semaine sera finie.

Je ne veux plus te voir. Je te vomis. Je te hais comme jamais je n’avais haï personne avant. Mais n’est-ce pas normal ? Tu m’as détruite comme jamais personne ne m’a détruite avant.

Sortez-moi de là, quelqu’un… Un échappatoire, un nouvel endroit où vivre, sortez-moi de là.
Vomir.

Je te hais, et je ne vois pas ce que tu pourrais faire pour te racheter.
Il n’y a plus rien de moi qui n’ait pas été massacré par ce que tu as fait.
« Ce ne sont pas nos pensées mais nos actes qui nous définissent » ?
Tes actes te définissent comme un gros connard.
Je te hais comme tu ne peux même pas commencer à l’imaginer. Je vomis ton existence dans ma vie.
Tu n’as plus rien à m’apporter que des cauchemars. Incapable de te gérer, incapable de me gérer.
Si je me considérais comme une incapable, toi tu l’es mille fois plus que moi.

Menteur. Salaud. Connard.
J’ai mal. Toujours.
Je te hais.
Tu n’es qu’un con. Un lâche, un traître, misérable, pas foutu de chercher la rédemption, pas foutu de te mettre à table.
Il a tout fallu t’arracher de la bouche et tu voudrais que je te pardonne ? Es-tu sérieux quand tu dis que ça ne fait pas de différence que moi je t’aie parlé et pas toi ?
Mais quel niveau de connerie as-tu atteint dans ta caboche ?

Va te faire foutre. Je te hais, toi et ta lâcheté, toi et tes mensonges, toi et tes putain de propositions salaces à d’autres.
J’aurais du te foutre à la porte sans remords, connard. Quand je pense que j’ai eu pitié.
Putain de connard.

Je te hais tellement.

Quelque part j’ai envie de te faire lire tout ca. Pour que tu prennes la mesure de ce que tu m’as fait et la mesure de ma haine. Que tu comprennes que pour pouvoir me sauver de cette haine, il n’y aurait qu’une solution : que tu ne sois plus toi.

Fous le camp, putain de salaud.
Repasser devant le Petit Ogre me fait mal.

Les bons souvenirs sont devenus mauvais.
Il n’y a plus rien de bon dans ce qui était « nous ».

***

15h

Mes élèves sont adorables. N’est-il pas triste que je vive pour mon travail ? Enfin, « grâce à » mon travail.
Si, sans doute.

J’ai trouvé une des pires choses que tu as faites. Tu m’as volé l’amour.
Je ne trouve plus beau le fait d’être aimée. Je le trouve affligeant, oppressant. C’est un fardeau.
Je n’aime plus la sensation d’être aimée. Ce n’est plus une force.
Je n’aime plus la sensation d’aimer.
J’ai peur.

Prends-tu la mesure de ce que tu m’as volé ?
Je ne crois plus en l’amour.
Je n’aime plus. Je ne sais plus aimer.

Je t’entends déjà me dire que je dramatise tout, que bien sur que je sais toujours aimer.
Tu ne comprends rien. Tu n’as jamais rien compris à mon fonctionnement, trop ancré que tu étais à ton propre fonctionnement à toi. Tu as peut-être essayé de comprendre parfois, mais juste essayé et jamais en cherchant vraiment.
J’ai essayé de me montrer à toi telle que j’étais vraiment. J’ai essayé de te donner les clefs de mon fonctionnement.
Tu as toujours cherché à me faire croire que tu avais compris, mais tu ne les as jamais saisies. Tu n’as jamais compris.

Tu n’es qu’un pauvre imbécile et un niais. Tu es resté centré sur toi-même. Tu ne sais pas donner. Tu ne sais que prendre ce qui ne te revient pas et tu ne sais pas prendre ce qu’on te donne de tout coeur.
Je me suis offerte à toi coeur, sang et âme.
Tu as pris le corps, pris le coeur, tu n’as jamais saisi l’esprit. Et tu as ensuite piétiné tout.

Tu ne m’aimais pas. Tu me possédais. Et maintenant tu m’as perdue et ça t’est insupportable.

Tu possèderas quelqu’un d’autre et bon courage à elle.
Libère-moi.
Pauvre niais.

J’aimerais ne plus te recroiser à l’appartement.
Cette semaine sans toi est une des meilleures choses qui me soient arrivées depuis longtemps.
Une des meilleures semaines qu’on ait passées ensemble.

Non, je n’exagère pas.

***

16h30

Je pars étudier « Get Lucky » avec un élève. Je l’ai dans la tête. Heureusement qu’on a dit qu’on ne se parlait pas, sinon je t’en aurais mis plein la tête avant de partir.
Je me demande si c’est moi qui t’ai fait connaître le postmodern jukebox. Si c’est le cas, ah ! Ce ne serait jamais qu’une leçon de plus que tu as apprise avec moi que tu seras allé utiliser avec une autre fille.
Pauvre connard.

J’étais une créature d’amour et d’effroi. Tu m’as transformé en créature de haine et de doute.
Ne te raccroche pas à moi. Celle que tu «  » » »aimais » » » » (au point de faire du gringue à une nana que tu as embrassée à son nez et sa barbe alors que tu es en face d’elle, au point de te faire sucer par une autre nana à un mètre d’elle sans te poser de questions, tu as vraiment une idée extraordinaire de l’amour, pauvre connard) n’existe plus. Je ne suis plus. Je suis morte.

Tu aurais mieux fait d’être un gros pervers dégueulasse, au moins tu aurais pu te délecter de la manière dont tu m’as détruite.
Mais non. Tu n’es jamais rien qu’un gros con.

Ai-je mentionné à quel point je te hais ?

***

18h05

Je t’en veux tellement.
Je me demande si tu t’es souvenu du concert ce soir. Ce serait le comble si tu avais oublié. Je ne sais pas si je trouverais ça triste ou drôle.

Je suis dégoûtée de m’être autant investie pour un gamin immature. Quand je pense que tu faisais la gueule quand je te disais que tu étais un gamin pour plaisanter.
Pourtant c’est bien ce que tu étais.
Je suis dégoûtée. Un gamin voleur. Qui a profité de moi. Qui en a bien profité même. Et qui a aussi profité de deux filles faciles et d’une fille bourrée.

Espèce de sale connard. Cette fellation me donne envie de vomir. Tu n’es qu’un putain de connard fini.

Je ne pourrai jamais te pardonner.

J’ai mal.

***

22h30

Ce soir je pleure. J’y repense et je pleure. Je te hais, je te hais, je te hais. Tout n’allait pas bien entre nous. Et tu voulais arranger les choses en te faisant tailler une putain de pipe à 2 metres de moi.

Ce soir je pleure. Tout est en chantier. Ma chambre est en chantier. Mon ordinateur est en chantier, car j’ai du créer une nouvelle session par ta faute. Ma vie est en chantier. Je suis en chantier.

Mais est-ce que tu peux seulement te rendre compte de ce que tu as fait ?
De tout ce que tu m’as fait pleurer ?
Des douleurs que tu m’infliges ?
Mais comment peux-tu encore affirmer que tu peux me rendre heureuse ?

C’est comme si je ne serai plus jamais heureuse de ma vie. Comme si je n’étais plus entière.

J’ai tout perdu par ta faute… Pour toi c’est une erreur de jeunesse. Pour moi c’est la destruction de mon être que j’ai déjà du par trop de fois reconstruire. C’est l’ultime trahison, la preuve que la vie n’est qu’une pute. Que je ne serai jamais heureuse.

J’ai vu ta clé dans la salle de bain. Ca m’a fait sourire. Tu n’as déjà plus besoin d’elle ! Bientôt, tu ne mettras plus cette bague qui t’a coûté si cher. Bientôt, tu pourras me remplacer.

Le concert doit battre son plein. Allez, tu choperas bien un ou deux numéros. Bientôt, face à mes refus et mes douleurs, tes bonnes résolutions feront pale figure. Bientôt, de la même manière que tu as eu envie de tester pour voir si tu étais capable de te masturber, tu auras envie de tester pour voir si tu es capable de coucher avec une fille. De sortir avec une autre.

Je n’ai jamais eu aussi mal de ma vie. J’ai l’impression d’être au bout. J’ai rarement autant eu l’impression de ne pas être à ma place.

Ce soir je pleure, parce qu’une fois de plus, tout ce que tu as fait, tous mes sacrifices souillés, me sautent à la gorge.
J’aurais tout donné pour toi. Pas toi.

Si on se remettait ensemble, je ne pourrais plus donner tout. Il ne te resterait plus qu’à tout me donner et à me regarder gaspiller tes sacrifices. Je ne peux plus. Je ne sais plus donner.

Je ne sais que pleurer.

Je te hais tellement.

***

18/09/2014 – 1h

Jour 3,5.
C’aurait été cool de ne pas te mettre à côté de la fenêtre pour discuter.
Sombre débile.

Je ne sais pas comment je vais faire. J’aurais du rester chez Emily.
Je te hais.

J’hésite vraiment à aller te parler.
Mais non.

Putain…
Je vis un putain de cauchemar.

Au fait, tu arranges vachement la réalité, pour un mec qui assume et n’a plus rien à cacher à personne.

***

1h30

Je travaille, casque sur les oreilles, pour ne pas vous entendre, pour rentabiliser mon temps.

Je suis prisonniére de toi.
Ne me reste-t-il plus qu’à courber l’échines et accepter mon sort ?
Cauchemar.

A l’aide. Que quelqu’un me montre la voie… Je ne sais plus où je suis…

***

2h30.

J’ai continué à travailler. Pour rentabiliser mon temps.
Je t’en veux de m’avoir réveillée. Aucune jugeotte. Je m’en veux d’être allée te rendre ce bouquin à la con. J’aurais mieux fait de le poser sur ton pieu.

Je sens que ca monte en moi. J’ai l’angoisse de demain qui m’étreint le coeur. J’ai peur. Trop de choses à gérer, trop peu de temps, et moi à la limite du burnout.
Ca monte en moi et cette fois-ci je ne vais pas savoir le réprimer.
J’avais besoin de dormir, putain. J’avais essayé de rentrer tôt pour y arriver.

J’avais juste besoin de dormir…

***

2h45

Cette nuit, je pleure.
Et il n’y aura personne pour me sortir de ce cauchemar.

Je veux qu’on me rende ma vie.
Pourquoi m’as-tu réveillée ?

***

3h

Je me hais.
Je me hais.
Je me hais.
Je me hais.
Je me hais.
Je me hais.
Je me hais.
Je me hais.
Je me hais.
Je me hais.
Je me hais.
Je me hais.
Je me hais.
Je me hais.
Je me hais.
Je me hais.
Je me hais.
Je me hais.
Je me hais.

Personne ne répond.
J’ai l’impression de replonger dans mes pires cauchemars.
Mes pires angoisses.
Je veux juste mourir.
Je veux juste mourir.
Je veux disparaître.

Je me hais.

Tu as essayé de me chanter une berceuse. Tu as essayé de faire quelque chose que tu n’as jamais fait pour moi (alors que je te l’avais demandé…) alors qu’on était en couple.

Je me hais.

Je n’aurais jamais du t’appeler.

Je me hais.
Je me hais.
Je me hais.

Je voudrais mourir.
Je voudrais me détruire.
Je veux disparaître.

Je ne veux plus être dans cette nuit.

Pourquoi suis-je réveillée, putain ?
Pourquoi suis-je en VIE ?

J’ai besoin d’aide.
A l’aide.

Je ne peux plus.

J’aurais du avoir rdv chez le psy demain.
Pourquoi est-ce qu’on m’empêche d’avoir ce dont j’ai réellement besoin ?

J’aurais du rester chez Emily cette nuit.

Je me hais.
Je me hais.
Je me hais.

***

4h

Les appels au secours au milieu de la nuit sont perdus dans le néant total.
J’ai mal.

Dès que tu réapparais dans ma vie tout fout le camp. Je donnerais tout pour t’oublier à jamais. Tout.

Si on ne se remet pas ensemble il me faudra des années pour me remettre de tout ça, si je m’en remets un jour.
Si on se remet ensemble, à chaque chose que tu feras, je me demanderai si c’est ou non la réalité, à quel point tu me mentiras. Je serai infecte et tu n’auras plus aucune liberté. Le temps qu’il faudra.

Dans tous les cas, je vivrai un enfer, et dans le deuxième cas, toi aussi.
Je voudrais SOIT que tu sois là de manière STABLE, HONNETE, SINCERE, ENTIERE (tout ce que tu n’étais pas et que tu m’as prouvé que tu ne pouvais pas être), SOIT que tu DISPARAISSES intégralement de ma vie et que je ne te vois plus pendant au moins un an, quitte à souffrir beaucoup beaucoup.

Bien sûr, ni l’un ni l’autre ne sont possible.

Je vis un enfer… Il n’y a aucune issue à ce cauchemar.

***

4h30

Quoi que je fasse, je finis toujours par souffrir.
Si les hauteurs m’effraient alors j’emploierai des moyens plus bas.