#LiaEnScandinavie, chapitre 4 : 12/08/2015 – Le Grand Départ… et la grande arrivée

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La nuit porte conseil, tu parles !

Le réveil est douloureux. Mon sommeil a été agité : j’ai été réveillée à 4h par un cauchemar violent, et maintenant que je me suis rendormie, le lit est beaucoup trop confortable, j’ai du mal à m’extirper de sous la couette, je dormirais bien un ou deux siècles de plus.

IMG_20150812_065446Le Poui non plus n’a pas très envie de se lever… (« Poui ! »)

Mais allez, quand il faut y aller il faut y aller. Retrouver ma femme m’a permis de commencer à réaliser ce qui se passait, les bons côtés et pas seulement les mauvais côtés du départ et l’angoisse de ce que j’allais (ou plutôt n’allais pas) retrouver à mon retour… (Qui sera mon futur colocataire ? En aurai-je un ? Où dormirai-je ? Parviendrai-je à trouver du travail ? Parviendrai-je à m’inscrire à Pôle Emploi ? Parviendrai-je à surmonter mon retour à Lyon et les angoisses inhérentes ?)

Cela dit, quand bien même mon stress était retombé, la mère d’Hime fait de son mieux pour le réactiver (involontairement, hein, mais je crois que niveau angoisses je suis battue à plates coutures). Bon. Au moins je serai attentive aux détails inquiétants et on ne tombera pas dans les pires traquenards.

Un petit déjeuner rapide, une petite vérification des sacs, et en route pour l’aéroport de Beauvais. Une heure et quart de route plus tard, nous arrivons au bout d’une file de gens qui semble interminable. Par chance, quand nous indiquons notre destination à la personne qui semble en charge, on nous fait passer direct devant. Le check-in est chaotique, et nous passons juste à temps pour monter dans l’avion. Parfait. Tout va bien. On souffle.

Ma femme et moi ne sommes pas à côté. Elle est en bout de file et moi près de la fenêtre. Du coup, elle va sans doute dormir. Moi, je regarde autour de moi : ça parle pas mal en suédois… et bon sang que la famille à côté de moi est belle !
(Première occurrence de « bon sang tous les Suédois sont beaux », c’est loin d’être fini…)

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Le Poui est ému, c’est son premier voyage en avion. Il appréhende un peu.

 

Je me colle le baladeur dans les oreilles, j’aimerais bien écouter la BO des Elder Scrolls Online pour le décollage. Mais qu’à cela ne tienne, mon baladeur est un simili-shuffle et il n’en fait qu’à sa tête. Je décolle donc sur du Linkin Park, qui me rebalance à mon adolescence et me fait massivement ressasser. Le cauchemar de cette nuit me revient en tête. Encore Narcisse. Presqu’un an après, j’ai toujours des comptes à régler. Il est temps de mettre tout ça de côté pour profiter à fond. J’élève mes barrières mentales et me projette dans l’avenir. Ça ne me fait pas beaucoup moins stresser, mais au moins, c’est positif. Je me noie ensuite dans l’écriture, en pondant une petite nouvelle sur le fil. Je me rends compte que j’adore écrire en voyage, en fait. Peut-être parce que c’est enfin un moment que je peux ne consacrer qu’à ça.

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De son côté, une fois rassuré, le Poui prend goût à l’aventure.

« Nous allons survoler Copenhague », annonce le pilote. Je colle le nez à la fenêtre, mais ne vois pas grand chose. Hime n’est pas à côté de moi, et elle semble s’être endormie.

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Des lacs et un Poui : Stockholm, on arrive.

La sortie de l’aéroport de Stockholm Skavsta se fait assez facilement : le lieu est petit et il n’y a guère moyen de se perdre… On observe que finalement, notre avion est arrivé en avance, et que si on avait pu avoir la navette juste avant, celle qui est partie devant nous, on aurait peut être pu avoir notre train… bon, tant pis. On s’est préparées psychologiquement à le rater, on va donc le rater en bonne et due forme, retrouver D. à la gare de Stockholm et changer de train.
La navette se passe, l’excitation monte un peu, on voit même un Ikea de loin oh-la-la. Enfin on débarque. J’ai envoyé des messages à D. dans la navette, il était au courant que nous serions en retard mais n’avait pas notre horaire d’arrivée, difficile à estimer avec le temps de navette. Il ne me répond pas : petite inquiétude. Bon, ça va aller, on n’est pas pressées.

Arrivées à la Centralstation (prononcez Centralstahoun avec une grosse emphase sur le h, mais si c’est logique, la prononciation suédoise, « ati » ça fait « h », je vous jure), force est de reconnaître qu’on est un peu paumées. C’est grand, on n’a aucune idée de comment s’orienter là-dedans, et pas de carte de Stockholm sous la main… Bon, hauts les coeurs : on commence par retirer quelques centaines de couronnes suédoises à un distributeur et en route vers quelque chose qui pourrait ressemble à un point de rencontre.
D. ne répond toujours pas, ça commence à être un peu inquiétant. Je tente de récupérer un accès wifi pour le contacter par Facebook, notre principal moyen de communication avant le voyage. Hime, de son côté, commence à avoir faim avec insistance. Bon. Après avoir tourné pendant une vingtaine de minutes, nous nous installons dans un café de gare nommé sans originalité « Le Café ». Bon, on repassera pour le dépaysement. (La serveuse nous demandera quand même si on sait ce qu’est un croque-monsieur, je crois qu’on a fait une tête bizarre à ce moment-là.)

On prend à manger selon les conseils qu’elle nous donne, pas vraiment au point sur le Suédois pour le moment. Dans la vitrine, une espèce de truffe au chocolat me fait de l’oeil, alors je la prends aussi.
Après quelques tentatives de connexion soldées par un échec (j’avais mal compris le mot de passe, ça n’aide pas), je me connecte et reçois enfin des nouvelles de D. : il n’a plus de crédit, d’où son silence. Enfer. Je l’informe de notre position et il nous rejoint quelques minutes plus tard, tout sourire.

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Il a tout mangé avant que j’aie le temps de prendre une photo, sacripant de Poui !

Bon, je ne l’imaginais pas forcément comme ça, mais sa trogne de surfeur et sa bonne humeur font immédiatement plaisir à voir. Je finis rapidement de manger (la truffe au chocolat est ENORME est écœurante sur la fin, quand même un peu.)
Nous discutons et là, premier malaise, il a un accent à couper au couteau. Hime a du mal à suivre et préfère écouter en restant silencieuse. Moi, je tente de faire la conversation et c’est parfois hardcore.
Il a l’air assez introverti, aussi. Au bout d’un moment, je lâche : le courant passe bien, ça ne sert à rien que je cherche à « parler à tout prix ». Moi et ma fichue manie d’extravertie à vouloir coûte que coûte alimenter la conversation sinon malaise…

Nous allons à la gare changer de billets et bénéficions de tarifs préférentiels – seulement une trentaine d’euros. La personne au guichet est remarquablement aimable pour quelqu’un face aux clients dans une gare, et le service est rapide : gare de Stockholm, 10/10 sur Tripadvisor.

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En plus l’intérieur est plutôt sympa, enfin je trouve.

Ceci réglé, nous demandons à D., qui est arrivé quelques jours plus tôt, s’il y a des coins sympa à voir près de la gare : nous avons, après tout, une heure à tuer avant le départ du train. Il nous embarque donc voir le City Hall. Premier aperçu de Stockholm : de la flotte, de la flotte, et encore de la flotte. Le trajet se fait trop vite pour que je prenne vraiment des repères, tant pis, ça attendra notre retour le 21.

Nous arrivons finalement au bâtiment, le soleil dans les yeux (parce que le soleil qui se reflète sur l’eau, ça rend Stockholm lumineuse, très lumineuse… et fort agréable).

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D. et ma femme devant le City Hall. On est contents de l’avoir trouvé !

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Y a pas à dire, ça a de la gueule.

IMG_20150812_152650Et puis toutes ces petites briques rouges ! <3

Le bâtiment est immense, j’admire les briques, le travail du métal et du bois et… OK, les Scandinaves sont des sacrés artisans. J’apprécie la visite. On se pose un moment au soleil, au bord de la mer. Stockholm sous le soleil, c’est vraiment classe.

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Là on voit pas bien, mais on se faisait littéralement exploser les yeux par le soleil. C’était chouette.

Le farniente ne dure pas très longtemps : un coup d’œil à l’heure et petit moment de panique. Le train part dans vingt minutes. « On est larges », nous dit D.
Je n’en suis pas si sûre, alors j’encourage notre petite troupe à se mettre en marche. Au pas de course, si possible. Grand bien m’en prend : nous arrivons sur le quai et notre train est prêt à partir, il n’y a plus personne hormis le chef de bord qui siffle…

« Attendez-nous ! » – c’est la course. Nous sautons dans le train, in extremis. Les portes se referment. Nous éclatons de rire. On a quand même failli rater notre deuxième train de la journée. Sacrebleu.

Tant pis pour nos places, de toute façon nous n’étions pas à côté : nous prenons les trois premières places qui viennent. A côté du wagon restaurant, a priori, vu la quantité de gens qu’on voit passer avec des boissons… C’est d’ailleurs LA remarque que nous faisons durant le voyage : les Suédois boivent beaucoup. BEAUCOUP.
Nous ne comptons plus le nombre de gens qui passent avec une bouteille de vin – c’en est aberrant, surtout pour nous autres Françaises. L’homme qui partage notre carré de 4, assis à côté de D., semble particulièrement éméché. La première approche de la faune locale est un peu étrange.

L’autre remarque, c’est qu’il semblerait que la Suède soit le pays des golfs. Nous en voyons effectivement passer cinq ou six dans le trajet. Diantre.

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Bon, en route, on découvre aussi une des composantes essentielles du paysage suédois : les lacs.

Pendant le chemin, quelques arrêts, dont un à Uppsala : D. nous parle de son escale dans la ville quelques jours plus tôt, et nous donne sa carte des monuments pour lorsque nous y ferons, à notre tour, escale.
Enfin, après quelques heures, les premières maisons rouges si typiques de la Suède apparaissent.

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Hime tombe immédiatement amoureuse et en veut une.

Après 3h30 de voyage, nous arrivons à Falun. De nous trois, personne n’a compris l’annonce faite à Falun. Bon, c’est pas glorieux, mais des personnes descendant du train vont clairement dans la même direction que nous. La gare est en travaux, c’est le bazar, nous partons un peu au petit bonheur la chance, suivons les gens qui semblent être, eux aussi, en route vers le festival.

Problème : le groupe de gens se séparent. Nous ne choisissons sans doute pas de suivre la bonne partie, car peu de temps après, nous sommes seuls sur la route.
Alors forcément, on se perd.

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C’est joli et c’est sympa, hein. Mais on n’a aucune idée d’où on est, et encore moins d’où on va.

Nous essayons de suivre notre instinct, échouons assez lamentablement, finissons par demander notre chemin – et tomber sur celle qui est sans doute la seule Suédo-italienne de la ville. C’est soit suédois, soit italien, pas anglais. Je tente l’espagnol en désespoir de cause. Finalement, nous parvenons à baragouiner le nom du camping – Lugnet’s campsite – et elle nous indique une direction vague. Bien. C’est la seule piste que l’on ait de toute façon, alors en route.

Heureusement, notre errance ne dure guère : pendant une montée particulièrement rude, nous apercevons au loin un groupe de gens qui ne peuvent QUE chercher le même endroit que nous. Posés au milieu de la route, deux garçons, deux filles, cheveux longs, grosses valises à l’air drôlement lourdes, barbes, tee-shirts arborant des groupes de metal… Allez, on tente.

Je m’approche et leur demande s’ils savent où est le camping. Il y a un rire général. En fait, il s’avère que seul l’un d’eux sait où il est. Les trois autres suivent. Fort bien : nous suivrons nous aussi.
Ils faisaient une pause car les sacs sont trop lourds, mais nous repartons et en profitons pour faire les présentations. Il y a A., suédois américain et sa petite amie E., américaine. Il y a également une autre E., mais polonaise elle, et un autre A., allemand. Quand nous nous présentons, un Anglais et deux Française, le Suédo-Américain éclate de rire : « Il ne manque qu’un Japonais et un Russe, et on fait un remake de la deuxième guerre mondiale ! »
Puis il nous explique le fonctionnement du camping au Rockstad Falun : il y a différents camps, qui peuvent parfois se faire la guerre, mais gentiment. L’ambiance est bonne. Lui fait partie du camp Nerken (il ne saura pas nous dire comment ça s’écrit, et lorsqu’on lui demande ce que ça veut dire, il nous répond « Ca doit vouloir dire Fuck dans une langue ou une autre »), et décrète donc que puisque nous le suivons tous, nous sommes ses Nerklings. Bien.

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Les Nerklings en route, ambiance colonie de vacances.

Le trajet est long et ponctué de pauses à cause de la lourdeur des sacs, dont nous comprenons petit à petit le poids : celui de l’Allemand, c’est parce qu’il vient étudier en Suède pour 6 mois (« Je venais en Suède pour le Sabaton Open Air, alors je me suis dit que j’allais rester ici pour mes six mois à l’étranger »), et celui de l’Américaine, c’est parce qu’il contient au moins quatre packs de bière (La réalisation se fait lorsque le sac commence à goutter parce qu’une canette s’est percée et que notre nouvel ami suédo-américain se retrouve à la boire à-la-barbare au milieu de la route. Il nous explique ensuite qu’il est le barde du camp, et qu’il espère que nous aimons la musique traditionnelle, parce qu’il joue du tin whistle. Il procède ensuite à une démonstration, au milieu de la route… Voilà, le ton est donné.)

Enfin, après avoir pris des raccourcis pas forcément très arrangeants, notre guide ayant visiblement un sens de l’orientation discutable, nous arrivons au point de repère du festival.

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L’hôtel Scandic, le phare de Lugnet, grâce auquel nous ne nous sommes plus jamais perdus

Victoire : l’entrée du camping. Problème : nous n’avons pas nos bracelets de festival. Qu’à cela ne tienne, nous passons la fouille réglementaire (remarque : ici les hommes fouillent les femmes et vice-versa. Beaucoup de choses sont mixtes, à vrai dire. J’ai l’impression que c’est très bien comme ça), posons nos affaires en vrac à côté de la tente (autre remarque : totale confiance, c’est incroyable. Sur le camping, les gens laissent leur téléphone sans surveillance, et le récupèrent sans problème. Je ne vous raconte pas à quel point c’est agréable), et allons chercher nos bracelets à la queue-leu-leu. Notre guide saute dans les bras de gens qu’il semble bien connaître et ne pas avoir vus depuis longtemps ; après quelques rencontres, nous finissons par conclure que nous sommes tombés sur LE gars du festival qui connaît tout le monde.

Une fois nos bracelets obtenus (et un peu de repérage des lieux fait, par la même), il est temps de monter le camp. Nous suivons donc le mouvement pour intégrer le camp Nerken où se trouvent déjà quelques Suédois et des Belges. D. nous sort notre tente : il l’avait bel et bien prise. Soulagement. Nous la montons dans la joie et la bonne humeur, pendant que les autres s’installent à nos côtés.

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Home Sweet Home. Je suis émue : c’est ma maison à moi, la première que j’ai depuis longtemps. Cosy, hein ?

IMG_20150812_202705A côté, le camp prend forme.

IMG_20150812_192335 D’où on est installés, on a vue sur les pistes de saut à ski. On a d’ailleurs mis bien 3 jours à comprendre de quoi il s’agissait.

L’installation est faite, nous commençons à papoter entre nous et à créer des liens. Hime et moi sentons une forme de soulagement (et d’épuisement) : 1h15 de voiture, 1h30 d’avion, 3h30 de train, 1h à pied… Et voilà, on y est enfin.

Mais la journée n’est pas finie pour autant : ce soir, c’est pre-party au King’s Arms. Bien entendu, nous n’avons aucune idée d’où est le King’s Arms, par ailleurs. Heureusement, cette fois-ci, nous avons plusieurs gens pour nous guider.

IMG_20150812_204024La nuit commence à tomber : il est temps de se mettre en route.

IMG_20150812_210638Aperçu du camping alors qu’il était encore propre.

Après nous être tous mutuellement attendus pendant une bonne heure (et avoir commencé un peu à boire, mais pas trop, vraiment), notre petite troupe se met en marche. Nous sommes une dizaine, de toutes les nationalités, et apprenons à nous connaître. L’ambiance est bonne, nous baroudons allègrement et finissons par atterrir devant le King’s Arms, où on vérifie notre âge sur notre carte d’identité. En Suède, on ne rigole pas avec les mineurs dans les bars.

IMG_20150812_232207Le Poui a bien compris l’esprit metal.

L’endroit est déjà bien envahi par des chevelus barbus habillés en noir et d’autres dont les cheveux arborent des couleurs pour le moins aléatoires. Nous passons au bar, chacun une pinte (impossible de me rappeler le nom de ce que je bois, mais c’était plutôt buvable pour une bière que je ne connaissais pas), j’en paie une pour D. en échange de la tente, comme convenu, et nous nous installons. La faune est sympathique, mais pas simple de nous y mêler… J’ai contacté S., notre hôte de couchsurfing de dimanche, il devrait arriver sous peu et me tiendra au courant. Moment cocasse : Hime va aux toilettes, l’attente est longue pour les femmes. Finalement, ce n’est pas une, mais deux jeunes demoiselles qui sortent des toilettes, et l’une dit à l’autre « C’était génial ! »
Bien… Nous ne sommes même pas surprises.
Finalement, à défaut de vraiment réussir à nouer un contact avec quelqu’un d’autre que les membres des Nerken, nous optons pour un sitting à quatre devant la scène.

IMG_20150812_222127Ready to rock.

Le concert commence : c’est le groupe de Thobbe que nous avons devant nous, a priori des petits gars du coin, et nous ne savons qu’en penser. Quelques morceaux a priori appréciés par la foule, et >. se manifeste à nous. Nous sortons, le cherchons, ne le trouvons pas. Un échange de sms plus tard, enfin, le voilà : OK, sa photo sur le site de Couchsurfing n’est pas à jour.

Petit moment de flottement au moment de saluer : je crois qu’il va me faire la bise, et découvre alors la manière de saluer des Suédois : il me prend dans ses bras. Puis il s’adresse à nous comme si nous étions des amis de longue date. Directement, je suis à l’aise et commence à papoter avec joie : son anglais est clair, et c’est plutôt agréable, surtout après avoir ramé avec l’accent britannique de D. tout l’après-midi. Il nous présente son ami K., dont le groupe jouera le lendemain, et qui s’avère lui aussi très bavard et sympathique, même si un peu moins bon en anglais. Tous deux partagent des anecdotes, S. nous dit qu’il sera au stand de vente de merch le lendemain, normalement, K. nous parle de cette expérience de couchsurfing où S. avait oublié sa couchsurfeuse, n’était pas à Falun, et avait contacté K. en catastrophe. Clairement, les deux se connaissent depuis longtemps et s’entendent comme larrons en foire. A en croire K., S. passe plus de temps sur son canapé que chez lui. Ca me rappelle quelqu’un… K. nous explique ensuite, ou plutôt nous demande insidieusement « Non mais vous savez où vous allez dormir ? »

S. reconnaît alors que bon d’accord OK, c’est effectivement petit, chez lui, mais c’est pas si pire quand même. Même si c’est un peu étrange. Enfin, euh, c’est un peu un squatt. Mais pas vraiment. Mais il est quand même dans les locaux d’un club de boxe thaïlandaise. Et donc ses douches sont des douches communes. Et, euh… A ce moment, on doit commencer à faire une drôle de tête, parce qu’il nous rassure en nous disant qu’il n’y a pas de problème et qu’on ne dormira pas dehors dimanche soir. Bon, c’est le principal.
K. nous invite ensuite à une after-party (« Ah bon, tu organises une after-party ? – Oui, j’ai décidé ça. – OK, cool ! »), mais il commence à se faire tard. S. m’a donné un verre, et je crois que K. en donne un à Hime : nous les finissons, puis un tour aux toilettes (on ne sait pas quand on aura à nouveau des toilettes propres), et j’aide E. à finir son verre (notre amie-en-devenir polonaise), puis nous rentrons à quatre, avec A., l’Allemand. J’avoue que, fatigue et alcool aidant, je ne me rappelle plus trop du trajet du retour, et je finis par m’écrouler comme une masse dans mon duvet. La nuit va faire du bien.

Cela ne fait même pas vingt-quatre heures que nous sommes en Suède ; pourtant, avec toutes ces péripéties, c’est comme si nous étions arrivées il y a une semaine. Difficile de croire que pas plus tard que ce matin, nous étions encore en France…

Mais demain matin, nous serons à Falun, et ce sera le moment de trouver où faire des courses, puis de commencer à profiter du festival. L’aventure a enfin vraiment commencé.

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