TFGA 1 : Ces jeux qui auraient mérité une meilleure promo

J’aime bien les listes. Quiconque ayant eu l’occasion de me voir travailler a pu le remarquer. Je les aime un peu trop sans doute. Je suis souvent prisonnière d’une liste ou d’une autre, surtout la to-do list qui m’empêche de dormir quand elle est trop longue. (Mais bon, celle-ci, je commence à m’en détacher. Mes nuits sont plus sereines ces derniers temps.)

Pour autant, il y a certaines listes qui font creuser les méninges sans pour autant être nocive pour ma santé. Les TFGA lancés par Alex Effect tombent dans cette catégorie !

TFGA, c’est l’acronyme de Top Five Games Addict. Le principe est simple : un thème, un top 5 que chaque participant fait. C’est assez fascinant de lire les réponses que chacun peut donner et d’observer ainsi à quel point on n’est pas tous marqués par les mêmes choses, malgré une passion commune. Ca donne aussi des idées de ce qu’on peut attendre d’un jeu… C’est toujours bon à prendre quand on se veut CommuniTriii Manageuse !

Alex propose un nouveau thème par mois, mais j’en ai quinze de retard. Je vais donc tâcher de rattraper tout ça avant de reprendre le rythme qu’il nous donne. Je ne promets pas des posts réguliers pour autant, (le rythme de parution de #LiaEnScandinavie m’a indiqué qu’il valait mieux que je fasse gaffe aux promesses), mais je vais faire au mieux pour ne pas mettre un an à couvrir ces quinze TFGA (sinon j’en aurais encore douze de retard : ça suffit !)

 

Pour moi, c’est surtout une bonne excuse pour vous faire des articles sur des jeux vidéo, et peut-être vous en faire découvrir quelques-uns au passage. Et de mon côté ça me force à fouiller un peu dans mes cartons pour tenter de retrouver des titres que j’aurais pu oublier, mais qui colleraient aux catégories choisies par Alex. Et donc, de ne pas toujours jouer aux trois mêmes jeux, chose que j’ai hélas un peu trop pris l’habitude de faire ces derniers temps.
Bon, après, ne nous mentons pas : j’ai mes chouchous et vous les verrez revenir souvent… c’est normal, non ? :)

 

Sans plus tergiverser, j’inaugure ainsi cette nouvelle catégorie des TFGA, avec le tout premier, initialement lancé en octobre 2014…

 

« Ces jeux qui auraient mérité une meilleure promo ».
(Vous pourrez trouver l’article d’Alex ici, avec les liens vers toutes les autres participations pour ce thème.)

 

Avec un thème pareil, ça commence très fort : très difficile, je trouve, de n’isoler que 5 jeux. Il faut dire que si vous avez un peu discuté jeux vidéo avec moi, vous aurez pu vous rendre compte que je suis la championne des « jeux de niche », des « jeux que personne ne connaît », des « vieilleries sans noms » et surtout des « grands oubliés ».

 

Je suis du genre à tomber amoureuse du jeu dont personne n’a jamais entendu parler, qui ne sera édité qu’une fois et finira introuvable à jamais. Mais du coup, c’est parfait : ça me donne l’occasion de vous les faire découvrir  (et de vous faire partager ma frustration) !

 

#5 : The World Ends With You, de Square Enix (DS)

 

Square Enix, je pense que c’est bon, ça dit quelque chose à tout le monde. Dragon Quest, Final Fantasy, Kingdom Hearts, on est sur du gros nom, le genre inévitable quelle que soit la conversation sur le jeu vidéo dans laquelle on se lance, il y en a toujours un qui finit par sortir.

 

Pourtant, certains des titres de Square Enix sont passés totalement inaperçus en France (le fait que la plupart n’ont jamais été traduits n’aidant sans doute pas).  C’est totalement par hasard que je suis tombée sur The World Ends With You, et je ne regrette pas un instant de lui avoir donné sa chance.

 

Le jeu est riche, tant par son gameplay que par son histoire, complexe et parfois un peu tordue (pour ne pas dire franchement Doliprane parfois, mais on parle quand même de ceux qui ont écrit les Kingdom Hearts). Une fois l’histoire principale terminée, il reste des heures de jeu pour débloquer tous les carnets des personnages et comprendre un peu mieux l’intrigue. Autant dire que j’y ai passé du temps…

 

Et pourtant, la seule fois que j’en ai entendu parler, c’était dans les médias, deux ans plus tard environ, à la sortie de Kingdom Hearts 3D, car les personnages de The World Ends With You y font une apparition.

 

Bref, trop de gens sont passés à côté de ce petit bijou à mon goût, et je déplore vraiment le manque de communication. Et de traduction. Je n’aurai de cesse de vous le recommander malgré tout : il n’est pas si difficile à trouver.

 

#4 : La série des Back to the Future, de Telltale Games (PC, Mac, PS3, PS4, iOS, Wii, XBox360, XBoxOne)

 

En 2015, il n’y a plus besoin de présenter Telltale Games, je crois.

 

Pourtant, beaucoup de gens ignorent qu’avant The Walking Dead, Game of Thrones ou The Wolf Among Us, Telltale c’était surtout les héros qui avaient rendu la vie à Sam&Max, et, de ce fait, le nouveau Studio De Ma Vie.

 

(Surtout qu’ils avaient aussi rendu la vie à Monkey Island, et puis créé une nouvelle vague de point’n’click de qualité. Je ne vous raconte pas comme j’étais joie en 2009 en découvrant tout ça. Larmes de bonheur, cris d’exaltation, tout ça, tout ça.)

 

Aussi, quand en 2010 ils annoncent qu’ils avaient obtenu les droits de Back To The Future (garanti Film De Ma Vie Pour Toujours Et A Jamais. Tous mes proches pourront en attester), je vous raconte pas l’état de la petite Lia. Le SDMV (Studio De Ma Vie, suivez un peu) qui adapte le FDMVPTEAJ, en point’n’click (sans doute le Genre De Jeu De Ma… oui bon. Vous avez compris l’idée) ?

 

Il me le fallait. VITE. Pas besoin de battage médiatique pour moi (il n’y en a eu guère, d’ailleurs).

 

Et je n’ai pas été déçue du résultat. Toutefois, j’aurai du mal à le conseiller vraiment, hormis pour les grands fans du film qui souhaitent se replonger dans l’univers : tous les clins d’oeils sont là. Le jeu est joliment fichu, l’histoire franchement bien menée, on se prend un petit bain de nostalgie très, très agréable. Mais le joueur lambda n’y trouverait sans doute pas son compte et s’ennuierait même peut-être un peu, je le crains.
Du coup, si je le place à cette position, ce n’est pas forcément parce que ce jeu n’a pas eu le battage médiatique qu’il méritait.
Non.

 

Ici, je sors un peu du thème (mais pas trop) : on a bien entendu parler de ces jeux, même s’ils n’ont pas soulevé les foules (et c’est normal). Mais je le mets quand même à la quatrième place, pour passer un COUP DE GUEULE MONUMENTALE AUX CHARGES DE COM’ DE TELLTALE.

 

Quelques temps après la sortie du jeu chez Telltale, ils ont obtenu le droit de le vendre sur Steam (il faut savoir que Telltale et Steam, ça n’a pas toujours été très simple…)

 

Et à ce moment-là, j’ai ATTENDU la news. J’ai ATTENDU la catchphrase.

 

Et tout ce qu’on a eu… C’était ça : « Back to the Future: the Game is available on Steam« .

 

Alors prenez ça pour le coup de gueule d’une puriste si vous voulez, mais à mon goût, voilà bien un des pires ratés de com’ de l’histoire du jeu vidéo. Oui. Rien que ça.
Parce que bon sang de bonsoir de nom de Zeus, pourquoi, comment n’ont-ils pas pensé à introduire la nouvelle de la seule manière acceptable pour ce jeu :

« DOC!
– Marty! IT RUNS ON STEAM! »

Ce jeu méritait au moins ça. Tristesse, colère, déception, désarroi.

Mais, malgré cet échec de promo complet, il est très bien quand même. Fans de Back to the Future, jouez-y. Vous ne serez pas déçus, promis.

 

#3 : Bloody Good Time, d’Outerlight (PC, XBox360)

 

Je ne suis pas très branchée FPS, d’habitude. Et puis lors des soldes Steam de… fin 2010, je crois ? Je suis tombée sur un ovni.
Oui, encore un.

 

Prenez le FPS classique que vous connaissez. Ajoutez lui un set-up débile, des personnages clichés, des armes complètement stupides. Vous commencez à voir ?
Bon, maintenant, mélangez le aux Sims, et saupoudrez d’un brin de murder party avec des pièges cachés partout.
Voilà. Vous avez Bloody Good Time.

 

Le principe est simple : vous êtes un acteur de film de qualité douteuse et vous voulez à tout prix être choisi par le dernier metteur en scène à la mode pour son prochain chef d’oeuvre. Le problème ? Le metteur en scène en question est cinglé : pour être choisi, il va falloir mettre à mort les autres participants de la manière la plus convaincante qui soit. Il vous assigne donc des missions (tuer tel ou tel personnage, avec tel ou tel objet à la mode (choisissez : une tronçonneuse, un revolver, ou un lapin explosif télécommandé ?). Vous ne savez pas qui doit vous tuer, il faut se méfier de tout le monde, et vous évoluez dans des décors riches et surtout surveillés… Il ne faut donc pas vous faire prendre avec une arme en main, ou vous aurez des problèmes avec la Sécurité.
Le petit truc en plus ? Chaque décor a ses pièges que vous pouvez activer (un câble électrique dans la piscine, un mur qui s’effondre à la demande…), et surtout, votre personnage a des besoins vitaux. Il faut donc régulièrement aller manger, boire, ou faire un tour aux toilettes, et ce, sans se faire tuer.

 

Un jeu très très fun entre amis, donc, dont personne n’a jamais entendu parler. A la rigueur a-t-on un peu entendu parler de The Ship, son prédécesseur qui suit un peu le même modèle (le côté Sims en moins, si mes souvenirs sont exacts), mais le studio a en vérité coulé juste a la sortie de Bloody Good Time et Ubisoft, l’éditeur, n’a pas jugé bon de tenter de le faire reprendre.

 

Un sacré coup dans l’eau, car avec un peu plus de maps, ce jeu aurait sans doute fait un gros succès, et je vous le recommande très fort malgré tout si jamais vous manquez d’idées de jeux pour une soirée entre amis.

#2 : Little Inferno de Tomorrow Corporation (PC, Wii U, Mac, Linux)

 « Tiens, il a l’air sympa, ce jeu », dit-elle en découvrant le Humble Weekly Bundle début 2013 (mars, il me semble, mais sans certitude).
Je ne sais trop qu’en penser, mais le trailer me touche et le fait qu’il soit issu du même studio que les très fameux World of Goo m’inspire confiance. Je suis sûre que je vais passer un bon moment.

 

J’achète donc le bundle et installe le jeu. Il ne faut pas bien longtemps pour que la magie opère : posée devant mon écran par un jour de grosse pluie, j’ai l’impression de profiter de la chaleur de l’âtre numérique tandis que je brûle jouet sur jouet. Totalement prise dans l’atmosphère, je suis l’histoire avec plaisir à travers les différentes lettres que je reçois (avant de les brûler).

 

Le principe est tout con, le gameplay n’est certes pas le plus riche que je connaisse, mais ce n’est pas ce qui reste du jeu. Emotionnellement, il me secoue. A la fin, j’en pleurerais presque.
Je quitte le jeu après l’avoir fini à 100%, parce que je n’avais pas envie que cette ambiance si cozy qu’elle en devient presque malsaine disparaisse.

 

Et après avoir quitté, une question : POURQUOI. Qu’est-ce que c’est que cet ovni. Comment, quoi, où, mais pourquoi se sont-ils lancés dans un jeu si atypique ?
Et surtout POURQUOI tous les critiques ont-ils incendié (comble de l’ironie) ce jeu, alors qu’il gagnerait tant à être connu ?
L’injustice me laisse un goût pâteux dans la bouche quand je vois comme on a décrié un jeu qui m’a pourtant beaucoup fait réfléchir.
Je regrette vraiment que si peu de gens le connaissent, et que les rares qui le connaissent en aient surtout entendu parler en mal.

 

Alors pitié, donnez-lui une nouvelle chance. Scénario qui en cache plus qu’il n’en laisse paraître, atmosphère top, musique chouette… Et puis, oh : c’est quand même un jeu où le principe même est de brûler des trucs. Ain’t that great?

 

#1 : Le Maître des éléments, d’ISJFontein Interactive (PC/Mac)
Vous n’avez JAMAIS lu ce titre. Nulle part. Ever.
Et c’est normal. Et c’est bien triste, aussi.

 

Le Maître des éléments, c’est un jeu des années 90 (1997 précisément si mes souvenirs sont exacts), pondu par un studio totalement inconnu au bataillon nommé IJSFontein et édité par… Gallimard Jeunesse.

 

Ce jeu, c’est un immense mystère. Je ne sais pas quelle était sa genèse. Qui a eu l’idée, qui a demandé à Gallimard de l’éditer, qu’est-ce qui a poussé Gallimard à le faire alors que, bon, ce ne sont pas vraiment les jeux vidéo qui font sa renommée…Et comment s’est-il retrouvé en ma possession ? (J’imagine que c’était un cadeau ou quelque chose comme ça…)

 

Je suppose qu’il faut le remettre dans le contexte de 97, du développement des jeux et logiciels éducatifs. Rappelez-vous, Lapin Malin, Adi…
Bon, du coup, peut-être que Gallimard a vu une nécessité à entrer dans cette danse du « logiciel pour enfant », a cherché du côté des serious game, est tombé là-dessus et s’est dit « Voilà qui est parfait » ?

 

Si on fouille un peu, on découvre que IJSFontein existe toujours : c’est un studio néerlandais d’e-learning et de serious game. Sur leur site internet, on trouve dans leur longue liste de projets le jeu « Meesters van Macht« , le titre original du Maître des éléments apparemment.

 

J’avoue que je n’étais encore jamais allée jusque là dans les recherches : ça fait plaisir d’en découvrir un peu plus sur ce jeu devenu culte dans ma famille, mais que personne d’autre que nous ne semblait connaître.

 

Il s’agit donc d’un jeu d’aventure un peu Myst-like axé « éducatif », dans lequel on incarne… une main. Ou plus exactement notre curseur incarne une main, qui se balade dans différents mondes (sept en tout), bourrés de petits détails et de recoins à explorer.
L’histoire est simple : nous sommes chez les maîtres des éléments, et le Grand Maître a accidentellement transformé son fidèle compagnon, le chat, en… ballon.
Il faut donc retrouver le chat et lui faire retrouver sa forme féline, en arpentant les pièces et en résolvant des énigmes, parfois plutôt ardues.

 

Des heures de jeu et d’arrachage de cheveux dans la famille. Il en a fallu de l’obstination pour que ce fichu chat en redevienne un ! On a beaucoup déploré de ne plus pouvoir y jouer à partir de Vista, faute de compatibilité.
Finalement, il y a peu, j’ai pu remonter une machine virtuelle pour y rejouer et non seulement le jeu est toujours aussi bien… Mais il est toujours aussi DUR.

 

Du coup, s’il y a UN jeu dont je déplore le manque de visibilité, et qui se doit d’avoir sa première place pour ce listing « Les jeux qui n’ont pas eu la promo qu’ils méritent », c’est celui-là. Parce qu’il est fantastique tant pour des enfants que pour des adultes et gagnerait à être connu. Moi, ça me rend triste que si peu de gens en aient entendu parler.
Par ailleurs, j’ai pu découvrir grâce à mes recherches pour ce TFGA qu’une sorte de spin-off a été faite sous la forme de « Webmaster : le maître de l’Internet ». Même principe, mêmes mécaniques, mêmes développeurs. De quoi retomber un peu dans mon enfance, le temps d’un jeu. Merci, les TFGA !
(Et si vous êtes curieux, contactez-moi, j’ai toujours le CD (collector !!!) et en faire une image ne doit pas être insurmontable… Si vous avez un Windows 95/98 pour la faire tourner.)

 

Voilà pour ce premier TFGA ! Je suis contente de m’être adonnée à l’exercice et ne pensais pas en écrire autant.
Merci d’avoir lu et merci à ceux qui m’ont mis un coup de pied dans l’arrière train pour me forcer à m’y mettre !
J’espère que ça vous aura plu autant qu’à moi… et je vous dis à très vite pour le TFGA suivant : « Les morts qui nous ont le plus marqués » !